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ABRICOT
L’abricot s’écime en vert

La taille en vert juste après la récolte peut se faire avec une barre de coupe. Si cette méthode permet un gain de temps à cette période, elle nécessite un passage manuel en hiver.

L’utilisation de barres de coupe pour diminuer les temps de taille est une pratique intégrée depuis quelques années par certains producteurs d’abricots. Effectuée tôt après la récolte, elle remplace une taille en vert et répond à un manque de main-d’oeuvre à cette période. « La taille idéale en abricotiers se fait juste après la récolte d’une parcelle. Le but est de la finir avant mi-septembre. » explique Christophe Mouiren, du GRCeta Basse Durance. Une taille en vert avec une écimeuse se complète obligatoirement par une intervention manuelle à faire en janvier-février, un mois avant le débourrement. « Si on reste sur une intervention purement mécanique pour la taille en vert comme celle d’hiver, le verger ne fonctionne pas longtemps, analyse le technicien du GRCeta. Ce n’est pas une économie pérenne ». L’objectif sur gobelet d’une taille en vert mécanisée ou manuelle est de remettre de la lumière dans le verger pour garder des organes fructifères en bas de l’arbre. L’intervention se fait sur le haut de l’arbre en intervenant sur les pousses de l’année.

La taille mécanique n’influe pas sur la récolte de Bergeron

« Cette intervention a été testée sur lusieurs variétés. Elle donne de très bons résultats, comme sur Magic Cot par exemple », souligne Christian Pinet, de la Serfel. Un essai conduit à la Sefra sur Bergeron prouve que si ce mode de conduite permet un gain de temps, il n’apporte pas de bénéfices sur les temps de récolte ou le rendement sur cette variété. Le temps de taille manuelle a ainsi été réduit de 30 % en effectuant une taille en vert mécanique à 3,20 m après récolte pendant quatre ans. « Mais le complément de taille d'hiver à l’aide de grands sécateurs depuis le sol, s’il s’avère plus rapide, ne permet pas la même qualité de taille qu’à partir d’une échelle », souligne Christophe Chamet, de la Sefra. En termes économiques, si le coût de la barre de coupe est ajouté, soit l’équivalent d’une vingtaine d’heures de travail, le gain de la mécanisation ne s’élève plus qu'à environ 200 euros/ha/an. « L’abaissement de la hauteur des arbres n’a pas permis d’améliorer les rendements de cueillette. Les arbres témoins d’une hauteur d’environ quatre mètres en hiver s’abaissent à la récolte avec le poids des fruits, ce qui n’est pas le cas des arbres dont les charpentières ont été rabattues à la barre de coupe. Au moment de la récolte, quelle que soit l’option choisie, la hauteur des arbres est donc assez similaire et influe peu sur le rendement de récolte », ajoute le technicien. Sur la production, l’effet est quasi nul sur cette variété. La production est légèrement en défaveur de la taille mécanisée avec une perte de 10 t/ha cumulée sur quatre ans dans la partie pré-taillée à la barre de coupe. « On peut imputer ce résultat à la seconde année d’essai où l’intervention de rabattage a été plus sévère que la première année », note le spécialiste. Aucun écart significatif n’a été observé sur le calibre des fruits.

AVIS D’EXPERT

CHRISTOPHE CHAMET, Sefra

Redescendre la hauteur du verger

« Sur des arbres "déséquilibrés" et atteignant des hauteurs supérieures à 4,5 mètres, le passage d’une barre de coupe pour redescendre la hauteur des charpentières ou refaire un passage de lumière entre les rangs peut s’avérer intéressant. Un essai mis en place sur un verger d’Orangered® présentant cette configuration durant deux années a ainsi montré que l’on pouvait passer de 200-220 h/ha de taille d’hiver, à 125 h/ha. Cette opération ne s’accompagne pas de perte de production si elle est faite avant que les arbres ne soient dégarnis dans le bas. Il s’agit-là de remettre les arbres à un gabarit raisonnable en réalisant un passage ponctuel, voire un deuxième l’année suivante pour contrôler de trop forts redémarrages. Cette intervention peut se faire tous les quatre à cinq ans ».

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