Dossier “Enfants”-Consommation
La santé au centre des assiettes
L’équilibre nutritionnel des enfants est un enjeu majeur de nos sociétés. Les gouvernements et certains parents agissent en ce sens… Mais les messages ont encore du mal à s’installer, même si les progrès sont indéniables.

Parce qu’en France, 14,5 % des enfants sont en surpoids et que 3,5 % sont obèses (Haute autorité de la santé, 2011), l’alimentation est devenue une grande cause nationale ainsi qu’une préoccupation majeure pour les parents. Le gouvernement – qui œuvre pour un meilleur équilibre alimentaire depuis plusieurs années – vient de passer la vitesse supérieure avec un décret qui fixe les règles nutritionnelles dans la restauration collective, autrement dit les cantines. Sachant que six millions de petits Français mangent au restaurant scolaire chaque jour, la surveillance rigoureuse des menus est donc devenue indispensable. Ce décret s’accompagne d’une charte “Bien manger à la cantine” qui incite à concevoir des menus respectant les saisons et utiliser des produits locaux en priorité. Le mot d’ordre : de la diversité, plus de produits laitiers, plus de fruits et moins de friture. Pour les restaurants scolaires autogérés (68 % de l’ensemble) comme pour les entreprises de restauration, il est donc désormais fortement recommandé de s’approvisionner localement et de se rapprocher des producteurs favorisant les circuits courts.
Les messages nutritionnels sont bien intégrées par les Français
A la maison, les choses sont plus difficilement contrôlables. D’après la dernière étude menée par Interfel, « le cercle familial reste le lieu propice pour apprendre aux enfants à adopter de bons comportements alimentaires ». Encore faut-il que les parents soient compétents dans le domaine. D’où l’importance des messages nutritionnels diffusés à destination du grand public par le gouvernement. Après des années d’effort, il semble que la recommandation “Mangez 5 fruits et légumes par jour” soit aujourd’hui intégré par 38 % des Français (baromètre de l’alimentation Credoc 2011), devant “Ne pas manger trop sucré ni trop gras” (15 %) et “Manger et bouger” (12 %). Le message relatif à la consommation de produits laitiers n’est cité que par 1 % des personnes interrogées, mais on peut penser qu’il faut un certain temps pour que ces recommandations se déposent durablement dans les cerveaux français… Patience donc.
Même si d’après le ministre Bruno Le Maire, « la France doit être l’exemple mondial en matière de qualité d’alimentation », notre pays n’est pas le seul à se soucier de l’équilibre nutritionnel de ses jeunes. Une étude réalisée cette année par Ipsos auprès de milliers de parents dans vingt-quatre pays montre que le surpoids n’est pas la préoccupation majeure des parents : (17 % pour le Brésil, 16 % pour le Canada, 15 % pour la France, 12 % pour les Etats-Unis), le bénéfice d’une alimentation saine des enfants étant plutôt centré sur une meilleure santé cardiaque (35 % des Espagnols, 34 % des Turques et des Belges, 33 % des Russes). Alors qu’en Asie, ce sont plutôt les défenses immunitaires qui priment (31 % en Chine, 26 % au Japon et en Corée du Sud).
Difficile donc d’avoir un message global pour répondre aux attentes des parents en matière d’alimentation des enfants, celles-ci reposant en grande partie sur les particularismes de chaque pays.