Bilan phyto arbo 2017
La rouille s’installe chez les pruniers
Faible pression fongique au Nord, forte au Sud, les pruniers ne sont pas passés entre les gouttes cette année. En plus des monilioses et de la rouille, des dégâts de ravageurs, considérés comme secondaire, commencent à préoccuper.
Faible pression fongique au Nord, forte au Sud, les pruniers ne sont pas passés entre les gouttes cette année. En plus des monilioses et de la rouille, des dégâts de ravageurs, considérés comme secondaire, commencent à préoccuper.
« L’année 2017 a été marquée par des dégâts de moniliose sur fruits et de rouilles sur prunier dans le Sud-ouest », résume Marie Dordolo de la Chambre d’agriculture du Tarn-et-Garonne. Des dégâts de monilia sur fruits ont été observés en prunier japonais dès mi-mai sur jeunes fruits, suite aux premiers orages de grêle. Le risque a légèrement diminué mi-juin pour devenir très fort avec de gros dégâts de moniliose sur fruits en juillet et août. La problématique rouille, émergente sur prunier japonais, a aussi été confirmée. Le nombre de parcelles touchées est légèrement inférieur à 2016 mais avec des intensités d’attaque toujours importantes ponctuellement. Des défeuillaisons ont été observées sur certaines parcelles et plus particulièrement sur la variété Grenadine, mais aussi TC Sun et September Yummy. La pression de Pseudomonas et Xanthomonas a en revanche été globalement moins forte en 2017.
Une sensibilité variétale au phytopte à galle
Les dégâts de carpocapse des prunes ont été globalement réguliers et impactants sur les parcelles en AB en prunier domestique, mais assez bien maîtrisés sur les parcelles conventionnelles. Les pruniers japonais ont plutôt été touchés par la tordeuse orientale. Le phytopte à galles était parfois observé sur certaines variétés de prunier domestique : Reine-Claude, Bavay. En 2017, des symptômes ont été observés sur prunier japonais. « Il semble y avoir une sensibilité variétale marquée pour ce ravageur, note Marie Dordolo. Les variétés September Yummy, Rubynel, EarliQueen ou Grenadine ont présenté des symptômes fréquents après le contrôle de sortie d’hiver ». Sur le réseau Tarn-et-Garonnais, 17 % des parcelles de référence a été touché par le phytopte à galles. « Et sur ces parcelles, l’intensité d’attaque est souvent forte, surtout sur September Yummy où on a observé des défauts de floraisons dus aux phytoptes à galles », continue-t-elle. En prunier conventionnel, l’hoplocampe est un ravageur occasionnel et secondaire qui ne pose pas de problème en verger. Mais en agriculture biologique, les dégâts ont été très fréquents et les intensités significatives le plus souvent. Sur le réseau de parcelles de référence du Sud-ouest, aucune des parcelles en conventionnel n’a été touchée mais toutes les parcelles de prunier domestique en AB ont présenté des dégâts allant de 9 à 15 % de fruits touchés.
Source : Bilan du Bulletin de santé du végétal 2017 de la Chambre d’agriculture d’Occitanie
Thierry Antoine, Chambre d’agriculture des Vosges
La gestion des cochenilles est problématique en Lorraine
« En Lorraine, les cochenilles bien implantées sur les vergers de mirabelliers et quetschiers depuis plusieurs années sont le ravageur le plus problématique. En agriculture biologique (AB), ce ravageur non maîtrisé est responsable de dépérissement d’arbres. Les pucerons verts ont été aussi particulièrement présents. Malgré une intervention pré-florale, une intervention post-florale a été nécessaire, ce qui est historiquement rarissime. En AB, ils ont engendré de sérieux dégâts sur certaines parcelles pénalisant ainsi la production 2017 et le retour à fleur de 2018. Les acariens rouges peu présents depuis quelques années sur mirabelliers et quetschiers ont provoqué sur quelques parcelles des décolorations de feuillages suffisamment importantes pour pénaliser la maturité des fruits. En revanche, la pression fongique a été faible cette année sur mirabelliers. Les dégâts de monilioses sur fleurs et fruits sont restés confidentiels du fait d’une météo peu favorable à leur développement lors des périodes de floraison et de récolte. Et malgré un fort inoculum de tavelure issu de 2016 et des risques de contaminations bien présents, aucune tache n’a été observée ».
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