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Midi-Pyrénées
La perle dorée de Moissac retrouve des couleurs

Après deux années 2007 et 2008 difficiles, le chasselas de Moissac a connu une campagne 2009 réconfortante, avec une AOC plus abondante et bien valorisée. La filière espère un doublé en 2010.

La campagne 2010 du chasselas bat son plein et les producteurs du moissagais (Tarn-et-Garonne) espèrent faire aussi bien, voire mieux, que l’année dernière, où la récolte avait permis de commercialiser 3 900 t sous AOC chasselas de Moissac et de renflouer leurs caisses et celles du syndicat. « Mais comme nous préférons avoir une bonne surprise plutôt que d’établir des prévisions trop élevées et être ensuite déçus, nous partons sur l’estimation d’une commercialisation de 3 100 à 3 200 t sous AOC, comme en 2007 et 2008 qui étaient de petites années, confie Gilbert Lavilledieu, président du Syndicat de défense du chasselas de Moissac AOC. Les chiffres ont été meilleurs en 2009 qu’en 2008, et nous espérons qu’ils le seront encore en 2010. Mais en agriculture, il faut rester prudent. Des intempéries et l’on déchante rapidement ! »
Les bons résultats de 2009 sont liés à la fois aux conditions climatiques, au fait que 288 producteurs adhérents (sur 328 inscrits au registre) aient effectivement produit du chasselas susceptible d’être vendu sous AOC, sur 625 ha (il s’agit des producteurs à jour de leur déclaration d’aptitude annuelle et de leur cotisation à l’hectare), mais aussi à la bonne valorisation de l’appellation.
Le chasselas AOC se classe en deuxième position dans la famille des raisins de table bénéficiant du prix moyen le plus élevé. Des relevés de prix en rayon sur barquettes font état d’une moyenne de 4,80 €/kg sur la période de fin septembre à début octobre (contre 3,27 €/kg par exemple pour le raisin Italia). Cette moyenne est plus élevée si l’on prend en compte les prix à la fin octobre. Même remarque, si l’on considère les régions Ouest de la France où les prix varient de 3,95 à 6,55 €/kg avec une moyenne à 5,28 €/kg. En revanche, sur le secteur Nord-Ile-de-France, l’AOC est peu présente avant le 15 septembre car, vendue 3,5 à 4 €/kg au stade de gros, elle est jugée trop chère par les commerçants.

L’AOC Moissac mieux valorisée que le “Quercy”
En moyenne, le chasselas de Moissac AOC est commercialisé 2,17 € plus cher que le chasselas non AOC, vendu sous l’identité “Quercy”. « Chaque année, certains producteurs décident de vendre une partie de leur chasselas en “Quercy”, dès le début de saison, ce qui fait non seulement chuter les prix, mais prive également l’AOC d’une partie de sa production, car ces grappes pourraient bénéficier de l’appellation, si l’on attendait qu’elles atteignent la maturité voulue, soulignait Gilbert Lavilledieu, en mai dernier, lors de l’assemblée générale du Syndicat. Nous essayons d’induire une nouvelle mentalité chez les chasselatiers, par rapport à cette approche, mais ce n’est pas facile. Nous sommes sûrs qu’il y aura encore du tonnage qui partira en début de saison, car la demande des GMS et des commerciaux des expéditeurs est souvent forte et il est difficile d’y résister, même si cela met à mal notre politique de prix. » Il n’est d’ailleurs pas certain que les chasselatiers rentrent dans leurs frais en commercialisant leur raisin en “Quercy”, ce qui est moins contraignant que l’AOC et moins cher en coût de production (1,30 à 1,40 €/kg contre 1,60 à 2,30 €/kg), mais aussi moins valorisant. Le syndicat cite en effet le cas d’une productrice qui a vendu son chasselas en “Quercy” en moyenne 0,80 €/kg durant la saison 2009, ce qui est loin de rémunérer son travail.

Une nouvelle barquette moins chère
Le Syndicat a, par ailleurs, eu l’opportunité de faire évoluer sa barquette de 750 g, homologuée pour l’AOC, et a mis en concurrence deux fabricants. Le nouveau modèle retenu, réalisé par Plastobreiz, coûtera 25 % moins cher que l’ancien. Toujours distribuée par la société Hugonnet, la barquette reviendra à 108 € HT les 1 000 pièces en 2010, contre 270 € HT en 2009. « Elle est toujours fabriquée en RPET (PET recyclé) de même grammage, composé en partie de matières recyclées, mais elle est plus anguleuse et ne possède plus d’étiquette en bois, indique Régine Pax, animatrice du Syndicat. Cette dernière est à présent en papier et apposée à l’avance sur la barquette. Le travail est réalisé dans un ESAT (Etablissement et service d’aide par le travail) proche de Moissac, les producteurs n’ont donc plus à le faire et cela allège leur tâche. Deux visuels différents sont disponibles avec, au dos, des conseils et une recette que le consommateur découvre quand il ouvre le couvercle. Lorsque nous avons négocié avec le fabricant pour obtenir ce prix, nous lui avons demandé de reverser au syndicat 0,02 par barquette vendue. » Une manne salutaire pour le syndicat dont les comptes se sont bien redressés, entre 2008 (- 56 000 €) et 2009 (- 4 000 €), grâce à une politique de baisse des charges et à l’augmentation de la production, mais qui doit faire des efforts s’il veut revenir à l’équilibre.
En 2009, 847 t de chasselas AOC se sont vendues en barquettes, ce qui a représenté 1,13 million d’unités. Ce conditionnement est celui qui se développe le plus fortement, aux côtés des plateaux 60/40 de 8 kg (1 649 t) et 40/30 de 4 kg (1 401 t), et des colis 20/30 (3,22 t), pratiques pour la vente directe. « Certains producteurs souhaitaient faire disparaître le vrac en 60/40, mais nous avons finalement renoncé car les GMS, notamment, réclament ce conditionnement pour leur segmentation », précise Gilbert Lavilledieu.

La communication, un point fort
Enfin, le Syndicat ne relâche pas ses efforts en termes de communication. En 2009, 250 000 dépliants, 700 affiches, 600 guirlandes, 500 ardoisines, 150 000 pochons en kraft et 2 000 sacs en toile de jute ont été distribués sur les points de vente. Des opérations de communication plébiscitées par les commerçants, comme le CTIFL – qui a visité 561 magasins entre le 15 septembre et le 15 octobre – a pu le constater. 74 % d’entre eux ont utilisé la PLV et 96 % en sont satisfaits. « L’ardoise prix est très appréciée, les dépliants toujours utilisés et les sacs de jute plaisent », note l’institut. « Tous types de magasins confondus, 70 % des points de vente présentent jusqu’à quatre références de raisins et 85 % proposent du chasselas de Moissac AOC », ajoute le Syndicat.
Pour 2010, le budget prévisionnel des actions de communication est de plus de 86 000 €. Au programme : nouveau visuel pour l’habillage d’un camion frigorifique avec le slogan du chasselas AOC “Le goût du bien-être”, réédition des outils de PLV, relations de presse, insertions publicitaires et campagne d’affichage de 66 panneaux qui devrait prendre place pendant une semaine à Rungis, en pleine période de production, afin de sensibiliser les grossistes et les visiteurs au produit. Par ailleurs, en partenariat avec le CTIFL, une formation aux produits de Midi-Pyrénées devrait être proposée aux chefs de rayons de la grande distribution avec une visite chez un chasselatier de Moissac. En 2009, une opération avec des détaillants de toutes les régions avait été organisée lors du week-end de la Fête des fruits de Moissac. Enfin, le Carnet de découverte du chasselas de Moissac AOC, publié par l’Association Site remarquable du goût de Moissac, véritable invitation à découvrir le terroir de l’AOC et ses producteurs, a été réédité à 20 000 exemplaires. Mis à jour pour 2010, le document regroupe dix-neuf chasselatiers recevant des visiteurs sur leur exploitation, contre 17 en 2009. 20 000 flyers, présentant ce livret de 32 pages, seront distribués sur les salons.

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