Corrèze : l'irrigation pour pérenniser la culture de noix
La crise nucicole qui s’annonce renforce l’urgence à assurer la pérennité de la production en développement de l’irrigation via l’aménagement de retenues collinaires.
La crise nucicole qui s’annonce renforce l’urgence à assurer la pérennité de la production en développement de l’irrigation via l’aménagement de retenues collinaires.
En Corrèze, ni la quantité ni la qualité ne semblent être au rendez-vous de la campagne nucicole. En cause, une succession d’aléas climatiques qui, dans bien des cas, pourraient provoquer des pertes de chiffre d’affaires supérieures à 3 000 € par ha. Cette situation difficile plaide en faveur du développement de la réserve en eau pour sauvegarder la filière. Pour assurer la pérennité de la production, Alain Soulié, producteur de noix à Altillac et président du Syndicat de la noix fraîche, place ses espoirs dans le développement de l’irrigation via l’aménagement d’un maximum de retenues collinaires.
Désormais impactés par le changement climatique
« Cela devient incontournable mais ce sont des investissements lourds, et le retour sur investissement est très long. Les variétés traditionnelles par exemple produisent à partir de huit ans et les arbres doivent être renouvelés au bout de 25 ans. Cela nécessite donc un accompagnement financier de la part des pouvoirs publics », précise le responsable. Mais devant la pression exercée par les mouvements opposés par nature à tout projet d’irrigation, les décideurs ont parfois tendance à reculer. A cela s’ajoute la lourdeur administrative des procédures, à même de décourager les personnes les plus entreprenantes et d’entretenir les défiances d’un public mal informé. La crise nucicole qui s’annonce renforce l’urgence de l’appel lancé par la FDSEA et les JA auprès de la nouvelle Préfète de Corrèze. Toutes les filières et tous les modes de production sont désormais impactés par le changement climatique. Il devient donc urgent que l’Etat s’engage aux côtés du monde agricole en faveur d’une politique audacieuse du stockage de l’eau, sans craindre de se confronter aux contestations parfois violentes des mouvements écologistes. L’organisation d’Assises de l’eau en Corrèze, prévue en novembre et reportée, sera peut-être l’occasion pour les uns et les autres d’afficher leurs ambitions.
Damien Valleix
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