La France d’en bas
On se souvient de cette formule de l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Son auteur voulait rappeler l’existence d’une France en dehors de Paris et des cercles de pouvoir. Le propos est toujours d’actualité. Et on peut très bien en repérer des traces dans le monde agricole ou dans la filière fruits et légumes. Quand des producteurs de lait détruisent le stand de la FNSEA au Space, c’est la France d’en bas qui reproche aux dirigeants du premier syndicat agricole de les avoir oubliés et de faire partie de cette France d’en haut. « Revenez avec nous » a dit un manifestant prouvant ainsi qu’il y avait dans cet acte plus d’attentes que de rejets. Mais les choses ne sont pas si simples, ou simplistes. Il faut bien des structures, des techniciens pour négocier, monter des projets, les mettre en place. Parfois, il faut le faire dans la discrétion, au risque de donner l’apparence d’une forme de connivence. Et si l’on y prend garde, on tombe vite dans la technocratie. La France d’en haut ne doit pas oublier qu’elle procède de la France d’en bas. Cette dernière doit faire confiance à ses délégués, quitte à demander des comptes le moment venu. Tout cela est d’une extrême banalité. Mais il est peut-être parfois utile de rappeler les choses évidentes. Et il peut y avoir des lundis matins où l’on a moins d’idées.