La filière Melon du Quercy IGP dans l’incertitude
Alors que la saison n’est pas encore lancée, le Melon du Quercy IGP, qui fête ses 20 ans cette année, prévoit déjà un retard sur les étals à cause des mauvaises conditions climatiques du printemps. Pour la suite, volumes, rendements, prix, c’est encore l’incertitude.
Alors que la saison n’est pas encore lancée, le Melon du Quercy IGP, qui fête ses 20 ans cette année, prévoit déjà un retard sur les étals à cause des mauvaises conditions climatiques du printemps. Pour la suite, volumes, rendements, prix, c’est encore l’incertitude.
Le melon IGP du Quercy, qui fête ses 20 ans, reste dans l’expectative pour la campagne 2024. Selon son président Yvan Poiret la production est en retard de deux semaines et les melons précoces ne seront pas nombreux. Ensuite, difficile de prévoir ce qui va se passer pour le cœur de saison, vers la mi-juillet. « La production de melons précoces a pris du retard à cause de la pluie, qui a occasionné une mauvaise pollinisation des fleurs, après, on ne peut rien dire, si la météo se remet au beau, on peut peut-être rattraper une huitaine de jours ». L’IGP melon du Quercy s’étend sur 513 hectares que se partagent 90 producteurs, avec une récolte de plus ou moins 10 000 tonnes selon les années.
« Des prix élévés en début de campagne melon portent tort à la consommation »
« En 2023, la saison a été plutôt catastrophique. Les melons précoces sont arrivés vers le 10-15 juillet, peu nombreux, chers et pas forcément au top de la gustativité. En août, il y a eu embouteillage de production entre nous, le Centre-Ouest, et le Sud-Est qui était en retard. Les volumes importants mis sur le marché ont engendré une baisse des prix, avec une consommation qui n’était pas forcément au rendez-vous ».
Pour Yvan Poiret, mettre des prix élevés en début de campagne « porte tort à la consommation par la suite. Si les premiers fruits sont chers et pas très bons, le consommateur va se détourner vers d’autres fruits d’été quand nos melons arriveront au sommet de leur qualité. Pour l’IGP, notre objectif est de proposer uniquement de la top qualité mais nous n'arrivons pas toujours à valoriser correctement nos efforts, surtout si nos melons sont bradés comme l'année dernière ».
Selon le président du Syndicat interprofessionnel du Melon du Quercy, tous les melons français ne se ressemblent pas. « Pour l’IGP, nous recommandons une douzaine de variétés à haut potentiel gustatif. Nous ne regardons pas les rendements ou la capacité de conservation comme le font d’autres régions. Je me demande si un prix plus lissé ne serait pas bien mieux pour la filière ».
Face à l'interdiction des phyto, des recherches variétales en cours
Le syndicat présidé par Yvan Poiret travaille avec des semenciers et des centres d’expérimentation pour trouver de nouvelles variétés plus adaptées au climat et à la conjoncture. « Comme on nous enlève de plus en plus l’usage de matières actives, il nous faut des solutions. Trouver des plantes résistantes aux maladies et aux insectes fait partie de ce travail et des tests sont déjà menés sur certaines variétés, sans perdre de vue notre règle première, garder la qualité des fruits et le goût ».
Une communication sur les réseaux sociaux pour les 20 ans de l'IGP
A l’occasion de ses 20 ans, l’IGP Melon du Quercy entend faire parler d’elle avec le tournage d’une vidéo, retardé à cause des mauvaises conditions météo, qui sera diffusée sur les réseaux sociaux dès la fin juin et mise à disposition de toute la filière à des fins de promotion. Le Syndicat interprofessionnel du melon du Quercy, basé à Montpezat-de-Quercy (Tarn-et-Garonne), est l’organisme de défense et de gestion de l’IGP. Il compte 90 producteurs dans le Lot, le Lot-et-Garonne et le Tarn-et-Garonne. Toutes les étapes de production sont consignées dans un cahier des charges (parcelles, conditions de production, agréage, conditionnement, étiquetage, stockage…) homologué par l’INAO. Comme la provenance signe la qualité, chaque fruit IGP est identifié par le logo "Melon du Quercy", contrôlé par un organisme certificateur indépendant, Qualisud. Le conditionnement et la diffusion du melon du Quercy s’appuient sur quatre stations de conditionnement habilitées: Boyer S.A.S à Moissac (Tarn-et-Garonne), Mourgues Fruits à Moissac, Planavergne S.A.S à Fontanes (Lot) et La Pinède à Belfort-du-Quercy (Lot).