La Biélorussie ferme son marché aux fruits et légumes européens
A partir du 1er janvier 2022, les exportations de fruits et légumes en provenance de l’Union européenne ne seront plus possibles sur la Biélorussie. Freshfel tire la sonnette d’alarme.
A partir du 1er janvier 2022, les exportations de fruits et légumes en provenance de l’Union européenne ne seront plus possibles sur la Biélorussie. Freshfel tire la sonnette d’alarme.
En réponse aux sanctions internationales imposées au pays, le gouvernement de Biélorussie a annoncé le 6 décembre un embargo sur l’importation de denrées alimentaires originaires de l’Union européenne, dont les fruits et légumes. La décision s’étend aussi au Royaume-Uni, à la Norvège, à l'Islande, à la Suisse, à la Macédoine du Nord, à l'Albanie, aux Etats-Unis et au Canada. L’embargo commencera le 1er janvier 2022 pour une période de six mois.
Freshfel Europe a rapidement exprimé ses inquiétudes concernant cette nouvelle restriction au commerce international qui affecte principalement les fruits et légumes européens et affecte environ 10 % des exportations actuelles de produits frais de l'UE vers les marchés de pays tiers. « Une fois de plus, les fruits et légumes européens sont les otages de conflits géopolitiques internationaux., regrette Philippe Binard, délégué général, En 2014, ils supportent déjà environ un tiers des 7,5 milliards d'euros de l'embargo russe. Plus tard dans la décennie, l'embargo algérien a touché près de 300 000 t d'exportation. Plus récemment, les États-Unis ont également inclus les fruits et légumes dans des mesures de rétorsion touchant notamment la catégorie des agrumes. Freshfel Europe ne peut que déplorer que les fruits et légumes soient trop souvent pris comme monnaie d'échange pour d'autres litiges. Cet embargo s'ajoute à d'autres défis d'accès au marché pour les exportations de l'UE par les approches protectionnistes de plusieurs pays du monde ».
Un risque de report sur le marché européen
L'embargo biélorusse concernera environ 400 000 à 500 000 t de produits exportés de l'Union européenne, affectant une large gamme de fruits et légumes frais, notamment les pommes, les poires, les fraises et les tomates. Le nouvel embargo aura un impact sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement européenne des fruits et légumes et une valeur commerciale directe d'environ 300 millions d'euros. « Plusieurs fournisseurs européens sont en première ligne des nouvelles restrictions. La Pologne est de loin le principal fournisseur de la Biélorussie avec plus de 250 000 t exportées en 2020 et 350 000 t en 2019. Les autres fournisseurs incluent la Lituanie, les Pays-Bas, l'Espagne, la Grèce et l'Italie » poursuit Philippe Binard.
Pour les opérateurs, le risque est de voir les flux de fruits traditionnellement dirigés vers la Biélorussie se retrouver sur le marché interne européen, avec le danger de saturation qui en découlerait.