Lutter contre l’oïdium sur persil
L’oïdium peut affecter les cultures de persil. Son agent pathogène, Erysiphe heraclei DC, est commun à la carotte et autres Apiacées. Des méthodes prophylactiques et moyens de lutte chimique existent.
L’oïdium peut affecter les cultures de persil. Son agent pathogène, Erysiphe heraclei DC, est commun à la carotte et autres Apiacées. Des méthodes prophylactiques et moyens de lutte chimique existent.
Les attaques d’oïdium sur persil sont dues à l’oïdium Erysiphe heraclei DC. Elles se caractérisent par des taches jaune pâle chlorotiques puis nécrotiques, donnant un aspect gaufré aux feuilles. Autre symptôme caractéristique de l’oïdium : la surface des feuilles (face inférieure et face supérieure) et également les tiges, se recouvrent d’une « poudre farineuse » blanche à grise, formée par le mycélium et les conidies de l’agent pathogène. Les symptômes apparaissent d’abord sur les feuilles les plus anciennes et s’étendent ensuite aux plus jeunes. Les parties aériennes infectées se nécrosent de plus en plus, et finissent par dépérir. Un feuillage sec et une forte humidité ambiante (plus de 80 %) favorisent le développement de l’agent pathogène.
Cependant, une fois le plant infecté, le champignon est capable de continuer à se propager, même en conditions très sèches. Erysiphe heraclei se développe très bien à des températures modérées à chaudes (plus de 15 °C). Son développement est favorisé par de forts écarts de température jour/nuit. Le soleil endommageant les spores et le mycélium du champignon, les terrains ombragés favorisent l’apparition d’oïdium. Les oïdiums tuent rarement leurs hôtes mais utilisent leurs nutriments. Ils réduisent la photosynthèse, la croissance et le rendement (de 20 à 40 %). Les cultures de persil infectées par ce champignon peuvent avoir jusqu’à 50 % du feuillage recouvert par la maladie, dépréciant ainsi la valeur marchande du produit frais. Dans les productions de semences, de sévères infections peuvent entraîner une déformation des fleurs.
Méthodes de lutte
Méthodes prophylactiques
Afin d’éviter l’apparition d’Erysiphe heraclei, des mesures préventives peuvent être mises en place telles que :
-Préférer une irrigation sur le feuillage, et de courte durée.
L’irrigation (par aspersion par exemple) permet, à certains stades de développement de l’agent pathogène, de lessiver les spores présentes à la surface des tissus, et donc de limiter la propagation du champignon. C’est également pour cette raison que de fortes précipitations peuvent enrayer le développement de l’agent pathogène.
-Effectuer des rotations avec des cultures non sensibles à l’oïdium (éviter les Apiacées).
-Supprimer les résidus de culture après la récolte.
-Eviter les excès de fumure azotée qui favorisent le développement de l’agent pathogène.
Méthodes biologiques
Une des techniques utilisables actuellement est l’application de soufre sur les cultures de persil.
Des études explorent d’autres pistes : celle, par exemple, de l’utilisation de certaines souches de champignon émettant des composés volatiles antifongiques, qui démontrent de très bonnes efficacités sous abri (Koitabashi M., 2005).
Méthodes chimiques
Les produits autorisés contre les oïdiums sur PPAM sont référencés sur le site de l’Iteipmai pour les adhérents.
Erysiphe heraclei a été observé sur de nombreuses Apiacées : les cultures de fenouil, de carottes, de coriandre et de céleri peuvent également être infectées, et transmettre la maladie aux cultures de persil.
La dispersion rapide de l’oïdium est due à sa production massive de conidies. De plus, ces dernières sont légères et peuvent être transportées sur de longues distances par voie aérienne.
Quand les conditions environnementales deviennent défavorables, ou que la plante hôte ne permet plus un apport suffisant de nutriments, le champignon peut produire des cléistothèces. (spores issues de la reproduction sexuée) qui sont la forme de conservation hivernale de l’agent pathogène.