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« On assiste à une vague de fermetures de magasins bio spécialisés » explique Pierrick Leroux, directeur général ProNatura

Le 1er juin, ProNatura a mené une opération « portes ouverte » sur son implantation sur le marché international de Rungis. Rencontre avec Pierrick Leroux, directeur général arrivé au début de l’année

Pierrick Leroux, directeur général de ProNatura (au centre ), entouré de Fabien Pampalome (à gauche) et Thierry Nania , deux maraîchers MédiTerraBio situés à Saint-Martin de Crau, dans les Bouches-du-Rhône.
© Philippe Gautier FLD

Dans le bâtiment D6 du marché de Rungis, aussi appelé « halle bio », ProNatura demeure un des principaux opérateurs du site. A l’occasion de son opération « portes ouvertes », le 1er juin, l’entreprise a convié ses clients à venir à la rencontre des producteurs partenaires (Bio Breizh, MediTerraBio…) et découvrir son nouvel espace dédié au fruits secs.

Réaffirmer le partenariat fort avec la production

Pierrick Leroux est arrivé à la direction générale de ProNatura (et à celle d’Organic Alliance issu du rapprochement avec Vitafrais ) au début de l’année. « Ce rendez-vous est l’occasion pour nous de venir à la rencontre de nos clients – les magasins spécialisés représentent 70% de notre clientèle - dans un contexte difficile pour la filière bio, explique -t-il. La franchise entre nous est de mise, cela permet de mieux comprendre ce qu’il faut faire pour améliorer la situation ».

ProNatura ne se considère pas forcément comme un grossiste : « Les relations étroites avec nos producteurs font que nous nous considérons plus comme un metteur en marché qu’un opérateur du stade de gros, souligne le directeur général de ProNatura. Ainsi, nous accompagnons les producteurs  en France : notre marque « Plaisirs du verger » vise ainsi à proposer un fruit mûr sur l’arbre, ou notre propre logo « Tomate Ancienne Garantie » pour nos tomates garanties 100% non hybrides. Mais, la démarche est la même avec notre présence en Espagne, au Togo, au Maroc, en Turquie où nous agissons, avec les producteurs, sur la mise en place des cultures, de l’agréage et de l’exportation». Un projet similaire est en cours avec le Costa-Rica.  

 

 

Un marché en évolution

Cette démarche de ProNatura répond aussi à un marché des fruits et légumes qui a beaucoup évolué ces dernières années : « La crise sanitaire a été un marqueur fort avec une demande en hausse mais elle a aussi créé des effets d’aubaine opportunistes. Ceux-ci se sont estompés. La guerre en Ukraine et l’inflation se sont ajoutées. Du coup, on assiste à une vague de fermetures de magasins spécialisés, et parallèlement la grande distribution, très prudente, n’hésite pas à déréférencer. Le modèle de la distribution bio est très segmenté » analyse-t-il. Bien évidemment, cela se traduit dans les résultats : ProNatura a assuré un chiffre d’affaires de 155 millions d’euros en 2022 (230 millions d’euros pour Organic Alliance) en légère baisse.  Les premières tendances pour 2023 semblent être meilleures et une stabilisation du marché est attendu pour 2024.  

Bâtir une offre bio en phase avec la demande

Mais, pour Pierrick Leroux, crise est aussi synonyme d’opportunité : « ProNatura est engagé en bio par conviction. Mais, n’oublions pas qu’un produit doit être aussi bon, de qualité, entièrement tracé et en adéquation avec la demande du consommateur. Ce qui demande de disposer d’une offre large et diversifiée » martèle-t-il. Le directeur général de ProNatura considère par ailleurs que les fruits et légumes bio chers, ce n’est pas toujours vrai : « A magasins constant,  la performance n’est pas si mauvaise : les prix ont varié dans une fourchette entre plus ou moins deux euros. Pour nous, l’objectif est de disposer des volumes – c’est le cas – proposés à un tarif raisonnable ».

ProNatura entend aussi se développer sur le segment de la restauration collective qui selon l’entreprise, offre de belles perspectives, grâce en autres aux obligations de la loi Egalim. Un projet structuré sur ce point devait voir le jour à la fin de l’année, début 2024. Enfin ProNatura réfléchit aussi à s’adresser aux artisans transformateurs en bio.

« Nous nous définissons plus comme un metteur en marché que comme un grossiste » Pierrick Leroux , directeur général de ProNatura.

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