Emballages : l’endive en quête de solutions
La filière endive, qui a jusqu’à 2025 pour supprimer les emballages plastiques, est à l’écoute de ses fournisseurs pour trouver de nouveaux matériaux d’emballage. Aucune solution n’émerge pour l’instant.
La filière endive, qui a jusqu’à 2025 pour supprimer les emballages plastiques, est à l’écoute de ses fournisseurs pour trouver de nouveaux matériaux d’emballage. Aucune solution n’émerge pour l’instant.
Pour la filière endive, la publication de la loi Agec a presque été un soulagement. Comme le demandaient les opérateurs, l’endive pourra encore être vendue en sachet plastique jusqu’au 31 décembre 2024. Mais au-delà, le problème demeure et s’avère particulièrement délicat. « L’endive est un produit très fragile, souligne Frédéric Levigoureux, animateur de l’Association des producteurs d’endives de France (Apef). L’emballage n’est pas un simple film plastique, mais un sachet fraîcheur très technique, indispensable pour la conservation de l’endive et pour éviter son verdissement. » Autre point très préoccupant, c’est par la segmentation de l’offre et le préemballé que la filière a réussi à inverser la tendance à la baisse de la consommation. « Jusqu’en 2010, avec une offre en vrac et en sachet 1 kg, la consommation d’endive ne cessait de diminuer », rappelle Caroline Basset, responsable marketing à Perle du Nord.
Le coût plus élevé des nouveaux emballages
Il y a dix ans, la filière a fait le choix d’adapter son offre à l’évolution de la consommation, notamment à la taille des foyers, avec une offre à la pièce et de plus petits conditionnements. Aujourd’hui, près de 85 % des endives sont vendues en préemballé. La vente en sachet a notamment permis de segmenter l’offre par l’usage, la couleur, le mode de production, et ainsi de ralentir la baisse de la consommation. Dans ce contexte, la filière travaille depuis deux ans pour trouver de nouveaux emballages, sans succès pour l’instant.
« Nous avons testé plus de 20 nouveaux matériaux, mais aucun ne répond à tous les critères nécessaires pour l’endive et à la loi Agec, indique Frédéric Levigoureux. Il n’y a pas de possibilité de microperforer le papier. Il n’y a pas d’alternative pour l’instant. » Une préoccupation est aussi le coût de ces nouveaux emballages, qui sera forcément plus élevé. La piste de mieux vendre le vrac ou de proposer des sachets de 1,5 kg n’est pas non plus satisfaisante.
A l’automne 2020, l’Apef a mené une étude d’impact pendant huit semaines dans des magasins de l’Ouest, avec une simulation d’une segmentation constituée uniquement de vrac et de sachets 1,5 kg. « Le chiffre d’affaires a baissé de 32 % pour une offre uniquement en vrac et de 6 % pour une offre vrac et sachet 1,5 kg, remarque Frédéric Levigoureux. Pour ces deux formats, la perte en magasin a dépassé 8 %, contre 3 à 4 % actuellement. » Peu à peu, la filière endive s’habitue donc à l’idée qu’elle devra utiliser un emballage 100 % papier et est plus que jamais à l’écoute de ses fournisseurs.