Import : moins d’agrumes en Méditerranée
Une récolte déficitaire et tardive d’agrumes donne une petite bouffée d’oxygène aux autres fruits. Le traditionnel déficit automnal des tomates tend à se résorber.
Les premières prévisions de récolte d’agrumes ont été diffusées. Elles concernent la région de Valence. L’ampleur du déficit des oranges précoces est le double des estimations initiales : il serait de - 53 % dans ce groupe des Navelines et assimilées, de - 44 % en Navel et + 6 % en Navelate. En petits agrumes, la chute de 23 % est très accentuée en hybrides (- 35 %) comme Clemenvilla et Fortuna. La campagne débute avec trois semaines de retard.
Des prévisions nationales seront échangées lors de la réunion du CLAM des 10 et 11 octobre prochains. Néanmoins, cet organisme est en cours de restructuration, il n’est pas certain que les statistiques collectées soient aussi représentatives qu’auparavant.
En Espagne, le verger de petits agrumes est en déclin dans la région de Valence au profit de l’Andalousie (Huelva…). En oranges, l’Andalousie progresse aussi, surtout en tardives. Le Maroc est en net recul avec des problèmes d’irrigation. En citron, le calibre sera plus petit dans la région de Murcie.
La demande des fruits d’été est en net recul en pêche et nectarine. Mais la récolte serait modeste dans les secteurs tardifs de Sicile et de Catalogne. En prune, les exportations maritimes (Emirats, Amérique centrale) soutiennent les prix au départ d’Espagne et du Portugal. Angeleno se rapproche de 1 E franco.
En raisin Italia, la pression du plein champ ne devrait pas permettre de relever les prix avant la fin octobre. L’offre pourrait ensuite être assez modeste. En novembre et décembre, on prévoit une progression de 20 % de l’offre de sans pépins du Brésil et de Namibie. Cette année, les deux principales origines d’hémisphère Sud – Chili et Afrique du Sud – collaborent. Le but est d’échanger les statistiques et éventuellement de mettre en place une promotion collective. Après plusieurs années de crise, de gros producteurs sud-africains s’impliquent dans le suivi commercial de leur produit en ouvrant des bureaux de vente en Europe.
Sénégal, Pologne et Turquie
Le premier bateau de tomate-cerise du Sénégal a été débarqué à Port-Vendres. Les prix sont attractifs, de l’ordre de 0,5 E la barquette. Le pic de la saison est en décembre. On prévoit un triplement des exportations de tomate cerise et cocktail, article dominant de la gamme. Les autres produits seraient stables : haricot vert et coco, melon, ou en recul (poivron). Pour ce dernier, les surfaces progressent encore dans la région d’Agadir, surtout dans les colorations rouges et jaunes pour les marchés nord-européens.
La tomate de Pologne, qui avait fait la une l’an passé (pour environ 4 000 t vendues sur la France), est encore en pleine saison. Les prix sont de 0,4 E au stade de gros à Rungis. Celle de Turquie ne donne pas satisfaction, sauf chez une poignée d’importateurs spécialisés qui la proposent alors à des prix nettement plus élevés.