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Hauts-de-France : Légumes de France exhorte les producteurs à se démarquer

« Ne pas être hostile aux implantations de producteurs étrangers ». Lors d'une journée organisée par Légumes de France dans le Pas-de-Calais, Jacques Rouchaussé a incité les producteurs frontaliers à cohabiter avec leurs homologues… Tout en s’en démarquant.

Anne Coupet , présidente de la section régionale Légumes de France, Jacques Rouchaussé et Philippe Brehon, co-présidents de l’Union des endiviers de France (UDEF) face aux «entrepreneurs étrangers produisant en France».
© TB

Le sujet des « entrepreneurs étrangers produisant en France » a illustré la thématique récurrente des distorsions de concurrence sur le territoire des Hauts-de-France, proche de l’Europe du Nord. Cette journée, organisée début février par Légumes de France à la station d’expérimentation de Lorgies (Pas-de-Calais), avait débuté avec la visite en petit comité de la serre des Hauts-de-France implantée à Arques (Pas-de-Calais) : neuf hectares de serres montées par deux agriculteurs belges pour un investissement de 16 M€ et une production annuelle de tomates grappes de 6 000 t/an commercialisées sous la marque Tomabel. Un projet appuyé par la coopérative belge Reo Veiling et Fruidor Terroirs. « Dans notre région, aucun producteur ne peut investir dans un tel projet ! », reconnaissait un des producteurs présents. Ce dossier de la tomate d’Arques n’est pas le seul à faire débat dans cette région qui va assister à un développement « monstrueux » de la production de carottes avec la mise en activité de la nouvelle société OtimO de Brebières (lire aussi : Otimo bouscule la filière carotte en frais). Ce qui inquiète le plus les producteurs frontaliers, c’est la multiplicité des initiatives visant à commercialiser « des légumes cultivés en France, ramenés en Belgique pour y être conditionnés et revendus sur le territoire avec le drapeau français. Le phénomène s’est développé en choux de Bruxelles aboutissant à sa quasi-disparition en région », témoignait un producteur en soulignant les distorsions de concurrence en matière de droit du travail et de fiscalité.

Le drapeau français

Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France, a incité les producteurs régionaux à « cohabiter ». « Ils peuvent apporter un plus dans votre région déficitaire en tomates », rajoutait-il. D’autant que la serre emploiera de la main-d’œuvre locale et possédera sa propre unité de conditionnement sur site ! Car pour le responsable professionnel, mieux vaut jouer « la différenciation par la segmentation ». D’autant que s’attaquer à tout légume étranger provoque toujours une baisse de consommation du produit attaqué, quelle que soit son origine ! « Communiquez sur votre produit local et français et mettez une clause de saisonnalité dans vos cahiers des charges ! », a conseillé le président. Le phénomène n’est pas spécifique à la frontière franco-belge, il est identique en Alsace et à la frontière espagnole. « Ce qui me préoccupe, ce sont les opérateurs de salades 4e gamme qui parfois, faute de produits, vont s’approvisionner en Espagne et commercialisent leurs sachets avec le drapeau français », rajoutait Jacques Rouchaussé. Et pour lui, la règle est claire : « un légume portant le drapeau français doit être cultivé en France, conditionné en France et vendu en France ». Et pour faire bouger les lignes, il veut renforcer les relations avec les associations de consommateurs en défendant l’excellence française.

 

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