Frilosité nationale, ambition européenne
Le plan présenté par Bruno Le Maire en faveur du secteur des fruits et légumes est à deux niveaux : national et européen. Force est de constater que le ministre est plus à l’aise avec le second qu’avec le premier. La situation financière de la France étant ce qu’elle est, il ne fallait pas s’attendre à des miracles. Mais 15 millions d’euros d’aides conjoncturelles pour un secteur qui en a perdu plusieurs centaines, c’est du jamais vu. Côté aides publiques, l’agriculture française est vraiment rentrée dans une période de vaches maigres et cela pourrait durer bien plus de sept ans ! Quant à la grande mesure attendue par les producteurs, la baisse des charges, elle est censée entrer en application au 1er janvier à condition de lui trouver un financement. Ce qui n’est pas gagné.
Tout autre est le volet européen présenté par la France et l’Espagne : réforme du droit de la concurrence, fonds de mutualisation, utilisation du prix d’entrée... Tout cela va dans le bon sens. Certes, il va falloir convaincre les autres pays membres et la Commission. Il faudra ensuite rédiger les textes et les faire adopter. Tout cela va prendre du temps (pour le fonds de mutualisation par exemple, on estime le délai à deux ans). Mais il faut bien commencer un jour.