Fiche : les punaises phytophages Lygus et Nezara
De plus en plus présentes en cultures maraîchères, les punaises appartenant aux genres Lygus et Nezara sont difficiles à maîtriser.
De plus en plus présentes en cultures maraîchères, les punaises appartenant aux genres Lygus et Nezara sont difficiles à maîtriser.
Lygus et Nezara sont responsables de fréquents dégâts sur cultures maraîchères sous abri et en plein champ. Les punaises Lygus au stade adulte sont reconnaissables à l’écusson jaune sur leur dos. D’une longueur de 5 à 6 mm, leur couleur varie de beige à brun ou vert. On observe deux générations par an en extérieur, mais il peut y en avoir bien plus sous serre. Les œufs sont déposés dans les tiges et les boutons floraux. Toutes les parties aériennes des plantes sont touchées par les piqûres des larves et des adultes. Sur aubergine, les piqûres sur les boutons floraux entraînent la chute des fleurs, ce qui peut provoquer une perte totale de récolte. Sur concombre, les piqûres sur apex peuvent conduire au dessèchement des têtes. Sur salade, elles provoquent des nécroses sur les côtes internes en plein champ.
L’espèce du genre Nezara la plus fréquente en cultures maraîchères est Nezara viridula. Au stade adulte, elle mesure de 12 à 16 mm. On compte trois à quatre générations par an. Les adultes sont de couleur verte au printemps et en été et prennent une teinte brune en automne-hiver. La femelle pond des œufs disposés en ooplaques (« nids d’abeille »). Après l’éclosion, les larves restent groupées sans se nourrir pendant 24 à 48 h, puis elles se dispersent à partir du deuxième stade larvaire. Les larves de stade 2 à 5 et les adultes se nourrissent en piquant gousses, graines, fruits, tiges, fleurs… Les piqûres sur fruits forment des taches dures marron ou noir. La croissance des jeunes fruits est retardée et les fruits atrophiés tombent de la plante. Les pousses attaquées s’atrophient, voire flétrissent. Les adultes hivernent dans les écorces ou dans les structures de serre.
Moyens de protection
Filets anti-insectes
En cas de forte pression de punaises, des filets sont nécessaires. Des filets anti-insectes de type brise-vent, installés aux ouvrants et aux entrées, suffisent pour Nezara. Pour Lygus, des filets plus fins de type filets anti-mouches sont à installer. Mais ces filets peuvent également bloquer les entrées d’auxiliaires prédateurs de pucerons.
Elimination manuelle
Pour Nezara, une élimination manuelle peut être réalisée, en récupérant les individus observés dans des pièges.
Lutte biologique
Il n’existe pas d’auxiliaire disponible dans le commerce contre Nezara ou Lygus. Mais certains auxiliaires naturels peuvent être utiles, comme la punaise Nabis sp., fréquemment observée sur aubergine. Ce prédateur généraliste peut consommer d’autres punaises comme les Lygus et les jeunes larves de Nezara. Les mouches Trichopoda pennipes et Trissolcus basalis sont des parasitoïdes oophages de Nezara viridula.
Protection chimique
Dans la mesure du possible, les applications doivent être réservées à la gestion de foyers. Traiter les plantes avant arrachage en présence des populations élevées de ravageurs. Lessiver à l’eau et traiter les parois des abris, les poteaux, les allées bétonnées avec un insecticide.
Sources : e-phytia, Sud & bio
A savoir
Les principales espèces du genre Lygus observées en France sont Lygus sp., Lygus rugulipennis et Lygus pratensis. Parmi les cultures les plus sensibles, on trouve l’aubergine, le concombre, la tomate, la fraise, le poivron ou la salade.
Nezara viridula peut être confondue avec une dizaine d’espèces de punaises vertes présentes en France, comme Palomena prasina ou Acrosternum heegeri.
Des travaux de recherche et d’expérimentation sont en cours pour mettre au point des méthodes de protection contre certaines espèces de punaises. Le projet IMPULsE se fixe ces objectifs pour les punaises Lygus et Nezara sur aubergine, Nesidiocoris et Nezara sur tomate et Eurydema sur chou. Ce projet, coordonné par le CTIFL, a démarré en 2017 et regroupe le CTIFL, l’Inra, l’Aprel, le Grab, Invenio, les Chambres d’agriculture 13 et 47, le Lycée agricole de Sainte-Livrade et Koppert.