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40 ans du Grab : « Plus il y a d’acteurs dans la recherche bio, plus on peut faire progresser la production »

Guillaume Rérolle, président du Groupe de recherche en agriculture biologique (Grab) © Grab
Guillaume Rérolle, président du Groupe de recherche en agriculture biologique (Grab)
© Grab

Questions à Guillaume Rérolle, président du Groupe de recherche en agriculture biologique (Grab)

Le Grab, station d’expérimentation dédiée aux productions bio, a fêté ses quarante ans. Quel bilan faites-vous de ces quatre décennies ?

La diffusion des résultats du Grab a participé à une bien meilleure maîtrise de nouvelles techniques utilisées en bio. Mais on n’a pas fini de chercher ! En quarante ans, la position de la bio a beaucoup changé. La demande des citoyens l’a faite énormément progresser. De nouveaux acteurs sont arrivés, notamment en recherche bio. Nous nous sommes demandé s’il y avait encore de la place pour une station de recherche appliquée agricole 100 % bio comme la nôtre. La réponse est oui. Au-delà des techniques bio, il y a encore beaucoup à faire sur l’approche globale des systèmes. Le Grab fonctionne beaucoup en partenariat sur ses projets d’expérimentation et nous souhaitons encore les renforcer à l’avenir. Plus il y a d’acteurs dans ce domaine, plus on peut faire progresser la production bio. Et si l’agriculture biologique est maintenant reconnue comme un bon prototype pour une évolution de l’agriculture, elle aussi doit évoluer : en s’adaptant aux changements climatiques, en réduisant sa dépendance aux énergies fossiles…

Quels ont été les temps forts de cette période d’anniversaire pour le Grab ?

Nous voulions profiter de cette étape symbolique des quarante ans pour nous projeter dans les dix prochaines années. A partir de la célébration des quarante ans du Grab, en septembre lors du salon Tech & Bio, nous nous sommes donnés sept mois pour co-construire notre nouvelle stratégie avec les agriculteurs et nos partenaires. Au cours de cette période, plusieurs actions et évènements ont été organisés pour inspirer de futurs projets. Cette période de co-construction devait se terminer le 31 mars par une assemblée générale. Trois intervenants auraient abordé l’échelle paysagère, afin de brosser un changement d’échelle de la bio dans le temps mais aussi dans l’espace. Comme cet événement n’a pas pu avoir lieu en raison de la crise actuelle, nous avons organisé un webinaire sur notre nouveau site internet. Trois vidéos de synthèse de projets travaillés cette année ont été diffusées. Les participants ont pu échanger directement avec nous. Cette expérience nous a permis de tester de nouveaux outils numériques, et, alors que l’on craignait des problèmes techniques, elle s’est très bien passée et nous donne des idées pour l’avenir.

Quelle est la stratégie du Grab pour les années à venir ?

Nous fonctionnons principalement par appels à projets. Notre ambition est de parvenir à être force de proposition sur les sujets proposés. En particulier sur deux points saillants que nous avons précisés dans notre stratégie. Le premier est une vision de systèmes agricoles idéaux dont on veut s’approcher le plus possible, viables, autonomes, résilients et les plus agroécologiques possible. Et ce, tout en accompagnant les agriculteurs avec leurs difficultés actuelles. Le deuxième point concerne une nouvelle méthode collégiale pour définir les projets que nous souhaiterions mener. Les équipes et les administrateurs ont travaillé sur les projets prioritaires qu’ils souhaitent réaliser d’ici cinq ans. Le but est de disposer d’un vivier de projets régulièrement renouvelés pour les années à venir.

 

A lire aussi : Le Grab co-construit l’avenir de la recherche en agriculture biologique

 

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