Evaluer la vie de ses sols
Observer la macrofaune sur ses parcelles permet d’orienter ses pratiques pour améliorer la biodiversité de son sol.
Observer la macrofaune sur ses parcelles permet d’orienter ses pratiques pour améliorer la biodiversité de son sol.
Selon leur taille et leur milieu de vie, chaque groupe biologique est observable par des analyses spécifiques. Certaines sont faisables au champ. Pour les organismes microscopiques, la plupart nécessite des analyses en laboratoire. La quantité de terre à prélever ou à observer est très variable selon le groupe biologique, l’expertise requise pour l’analyse des résultats et le coût le sont également. L’analyse des résultats reste délicate au vu des faibles références et études sur le sujet, notamment en arboriculture. Mais ces méthodes d’observations trouvent leur sens lorsque l’on cherche à comparer des pratiques (bâche /sol travaillé).
Des vers de terre à la moutarde
Hormis le test bêche, la quantité de vers de terre peut s’évaluer par l’extraction à la moutarde. Il s’agit de délimiter un mètre carré en surface et de l’arroser avec un mélange de 10 litres d’eau et de 150 g de moutarde fine et forte. Deux arrosages matinaux de janvier à avril (sur sol dégelé et ressuyé) à 15 minutes d’intervalle sont nécessaires pour voir remonter les vers de terre. Pour les compter, il convient de les placer dans une bassine remplie d’eau. Pour comparer deux vergers, ces observations sont à faire sur trois placettes de 1 mètre carré espacées de 6 m.
Les carabes dans des pots barber
Les macro-arthropodes de la surface du sol s’observent avec une planche à invertébré ou avec des pièges barber. La première méthode consiste à placer une planche en bois de 30 par 50 cm à la surface du sol. Chaque mois, les animaux cachés dessous sont identifiés. Les pièges barber sont des pots vides ou remplis d’eau savonneuse et recouverts pour éviter l’entrée d’eau de pluie. Ils se placent dans le sol, leur bord affleurant la surface. En se déplaçant, la faune du sol mobile (carabes, escargots, araignées) tombent dans ces pots. « Mais les individus qui se déplacent le plus sont surreprésentés », analyse Muriel Millan. Parmi eux, les carabes sont de bons indicateurs de perturbation des milieux.
Les collemboles s’extraient par la chaleur
La quantité de micro-arthropodes, principalement les collemboles et les acariens, s’évalue en prélevant un échantillon de terre et en le chauffant par le dessus. L’échantillon de terre se place dans un entonnoir sous lequel est mis un bocal d’alcool. Une lampe est disposée à quelques centimètres au-dessus du sol. Les microarthropodes sentant la chaleur s’enfouissent dans le sol. Après trois jours, ils tombent dans le bocal.
Source : observatoire-agricole-biodiversite.fr