Énergie : les mesures de soutien annoncées pour les entreprises
Les filières agricoles françaises souffrent de la hausse des prix de l’électricité et du gaz. Le gouvernement a annoncé fin octobre la mise en œuvre de trois mesures de protection des entreprises sur les tarifs de l’énergie.
Les filières agricoles françaises souffrent de la hausse des prix de l’électricité et du gaz. Le gouvernement a annoncé fin octobre la mise en œuvre de trois mesures de protection des entreprises sur les tarifs de l’énergie.
Bouclier tarifaire pour les TPE (puissance < 36 kVA)
Pour les entreprises dont la puissance de raccordement est inférieure à 36 kilovoltampères (kVA), la hausse de la facture est limitée à 4 % jusqu’au 1er janvier 2023, et sera limitée à 15 % jusqu’au 1er janvier 2024 (comme pour les ménages). Au total, 1,5 million de TPE (10 salariés et 2 M€ de CA au maximum) bénéficient de ce tarif réglementé de vente (TRV) sur 3 millions de TPE en France. La FNSEA regrette que cette mesure exclue des exploitations agricoles, et souhaite que toutes les TPE puissent en bénéficier en faisant sauter le plafond de 36 kVA.
Amortissement tarifaire pour les TPE (puissance > 36 kVA) et les PME
Pour les TPE disposant d’un compteur électrique d’une puissance excédant 36 kVA ainsi que toutes les PME, un dispositif dont sont exclues les entreprises de taille intermédiaire est mis en œuvre dans le cadre limité d’une enveloppe de 7 milliards d’euros.
Sur l’ensemble du volume de consommation contractualisé par une entreprise, le mécanisme est le suivant :
- 50 % du volume sera automatiquement au tarif Arenh;
- 25 % du volume sera pris en charge par l’État dans un couloir de prix compris entre 325 €/MWh et 800 €/MWh;
- 25 % du volume sera au tarif du marché.
Le plafonnement à 325 €/MWh de 25 % du volume s’applique uniquement jusqu’à un seuil de 800 €/MWh du prix de marché. Autrement dit, si le prix du contrat est de 1 000 €/MWh, l’État n’interviendra que dans la limite de la différence entre le prix plancher (325 €/MWh) et le prix plafond (800 €/MWh), soit 475 €/MWh sur 25 % du volume (ou 120 €/MWh sur l’ensemble du volume). Les 200 €/MWh supplémentaires (correspondant à la différence entre le prix de marché et le prix plafond) resteront à la charge de l’entreprise, ceci afin de limiter l’exposition du budget de l’État à la flambée des prix.
Le tunnel tarifaire s’appliquera aux contrats déjà conclus comme aux futurs qui s’appliquent au 1er janvier 2023, pour une durée d’un an.
Aides aux entreprises énergo-intensives
Une version adaptée du cadre temporaire d’aides d’État doit être adoptée fin octobre par la Commission. L’aide d’urgence annoncée le 16 mars 2022 dans le cadre du Plan de résilience « Ukraine » continue ainsi de faire l’objet d’adaptations et d’assouplissements :
- La suppression du seuil de 30 % de baisse d’EBE sur un trimestre. Une simple baisse de l’EBE calculée sur une base mensuelle par rapport à 2021 sera désormais suffisante ;
- L’éligibilité des achats de chaleur ou de froid ;
- Une prolongation du dispositif jusqu’au 31 décembre 2023 ;
- Une augmentation du niveau de prise en charge de 30 à 50 % du surcoût au-delà d’un seuil de hausse de prix par rapport à 2021 réduit à +50 % (au lieu d’un doublement) ;
- Une part au minimum de 3 % de la facture énergie dans le chiffre d’affaires de 2022 et non plus 2021 (ce qui est plus accessible) ;
- Une augmentation du plafond à 4 millions d'euros.
Ce guichet sera ouvert à partir du 15 novembre sur le site de la DGFIP (enveloppe de 3 milliards d’euros).
Repères
Les perspectives du système électrique pour l’hiver 2022-2023
RTE n’envisage que quelques signaux Ecowatt rouge, dans la très grande majorité des situations, sur les six mois de l’hiver.
Les situations extrêmes, qui cumuleraient tous les aléas défavorables, ne sont pas les plus probables.
Lors des périodes de tension, le risque de coupure peut être évité par une baisse de la consommation de 1 à 5 % dans le scénario central et de 15 % au maximum dans le scénario le plus extrême.
La très grande majorité des situations à risque se situerait le matin, entre 8 et 13 heures, et le soir, entre 18 et 20 heures. Elles ne concerneraient pas des journées entières ni les week-ends.
En aucun cas la France ne court un risque de « black-out », c’est-à-dire de perte de contrôle totale du système électrique.