Du RAFU dans les carottes
Les premiers chantiers, grandeur nature, de récupération des films de paillage de carotte avec la machine RAFU ont eu lieu aux fermes Larrère dans les Landes. Objectif, moins de 50 % de souillure.
Les premiers chantiers, grandeur nature, de récupération des films de paillage de carotte avec la machine RAFU ont eu lieu aux fermes Larrère dans les Landes. Objectif, moins de 50 % de souillure.
A Liposthey (Landes), les fermes Larrère ont fait l’acquisition des deux premières machines de récupération et de nettoyage des films plastiques RAFU. « Les modifications des conditions de reprises des films agricoles usagés (FAU), et leurs difficultés de reprise par les unités de recyclage nous conduisent à récupérer les films de forçage des cultures de carottes avec un minimum de souillures », explique Eddie Larrère, responsable des productions légumières de l’entreprise. La machine RAFU, mise au point par le centre d’expérimentation Invenio avec l’aide du Comité des plastiques en agriculture (CPA) et Adivalor (Agriculteurs, distributeurs, industriels pour la valorisation des déchets agricoles), puis développée par le constructeur Simoneau, permet de réduire le taux de salissure de manière conséquente.
Des films souillés à moins de 50 %
« Pour 300 kg de film plastique posés à l’hectare, on récupère 450 kg de FAU recyclable contre 700 kg de FAU avec l’ancienne technique », précise le professionnel. La machine est équipée de dents souleveuses à l’avant, puis le film est déplié et étiré sur un arceau métallique où un flux d’air généré par une turbine vient expulser l’eau, la terre et les résidus de végétaux. Le film est ensuite mis en bobine sur un bicône. « La maîtrise de l’avancement du tracteur pour ne pas rouler sur le plastique et synchroniser l’enroulement du film est déterminante pour le déroulement du chantier de récolte », mentionne Eddie Larrère. Malgré une vitesse d’avancement jusqu’à 14 km/h, l’obligation de travailler en mono-rang, contrairement à l’autre technique sur trois rangs, reste le facteur limitant. De plus, des mises au point sont encore nécessaires sur la machine. « On n’atteint pas encore l’objectif prévu par le constructeur. Nous débâchons 4 ha par jour et par machine contre 8 ha prévus, ce qui nous a conduits à remettre en place l’ancien système et donc d’avoir des FAU trop souillés », commente Eddie Larrère. Toutefois, sur les 250 ha de carotte produits par les fermes Larrère, le retour sur investissement a été évalué sur trois ans. Celui-ci comprend l’achat des machines, le bonus de 75 euros à la reprise des FAU pour des films souillés à moins de 50 % (coût de 125 euros/tonne pour les films de paillage souillés), soit 16 000 euros par an pour les surfaces cultivées par les fermes Larrère. A cela s’ajoute un gain de main-d’œuvre cumulé de 8 mois d’ETP (3 personnes sur le chantier RAFU contre 7 avec l’ancienne méthode pendant deux mois). Selon les estimations du CPA, RAFU permet une réduction des coûts pour le producteur jusqu’à 150 €/ha. De plus, « les FAU carotte souillés à moins de 50 % sont recyclés en France et en Europe », assure avec certitude Elsa Vinuesa, CPA. Impliqués dans une démarche globale d’autonomisation et de recyclage dans leur activité de producteurs de légumes, les responsables des fermes Larrère s’interrogent pour une valorisation interne des FAU. Philippe Larrère, directeur de production, remarque que « dans le domaine du recyclage, les premiers efforts financiers, écocontribution de 180 euros/tonne de plastique et investissement en matériel de récupération, sont assumés par les producteurs. » La machine RAFU est également testée pour la récupération des films de paillage sur melon, échalote, asperge, salade et les films de solarisation de pomme de terre primeur.
Projets RAFU
RAFU I et II sont des dispositifs de soutien financier à des projets visant à améliorer la qualité des films agricoles usagés lors de leur dépose pour faciliter leur recyclage. Ils permettent la mise au point de matériels ou équipement innovants, tout en sensibilisant les producteurs sur les pratiques et matériels ciblés.