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Dossier Fraise : la PBI, mieux connue et plus utilisée

La protection biologique s’installe chez les fraisiculteurs du groupe DEPHY ferme de Vienne et des Charentes notamment pour lutter contre les thrips. Avec l’enherbement des abris, une meilleure maîtrise climatique est en cours d’évaluation.

Des formations théoriques et de terrain ont été proposées pour mieux appréhender l'utilisation de la protection biologique.
© G.Monnet

Le groupe DEPHY ferme animé par Geoffrey Monnet, technicien maraîchage et petits fruits à la Chambre d’agriculture de la Vienne, compte dix agriculteurs dont six fraisiculteurs installés dans ce département et dans les Charentes. « Leur point commun est de produire de la fraise hors-sol sous abris pour un débouché de vente directe sur des surfaces allant de 1 000 à 5 000 m2 », témoigne le technicien. Les variétés les plus répandues sont Charlotte et Cirafine.

 

 

Certains membres du groupe se connaissaient, mais dans un premier temps, Geoffrey Monnet a constaté une méconnaissance des moyens de lutte avec les auxiliaires et une certaine appréhension d’utilisation. « La lutte biologique était peu intégrée dans la réflexion de la protection des cultures notamment par crainte de ses limites d’efficacité », mentionne-t-il. Aussi, le groupe s’est vu proposer des formations théoriques et de terrain pour mieux appréhender le sujet. La démarche s’est aussi rapidement concrétisée par la mise en place, depuis trois ans, de la lutte biologique contre le thrips à partir des insectes auxiliaires, notamment Amblyseius.

Augmenter l’hygrométrie et réduire les températures

« La plupart des exploitations obtiennent une bonne régulation du ravageur. Mais l’apparition précoce des thrips, début mars, peut rendre difficile la régulation de leur population avec seulement la lutte biologique », reconnaît Geoffrey Monnet. Sur deux des six exploitations, historiquement très impactées par le thrips, la PBI ne s’est pas avérée suffisamment efficace. Aussi des pistes de travail sont actuellement mises en place. « Nous travaillons sur l’aménagement des exploitations pour favoriser la biodiversité », explique le technicien. L’enherbement sous les gouttières est envisagé pour limiter le développement des thrips. Celui-ci permet d’augmenter l’hygrométrie et de réduire les températures excessives dans l’abri. En revanche, il maintient une atmosphère plus froide et humide favorable au développement du botrytis. Le groupe travaille également sur l’installation de plantes de service contre les pucerons (blé, sarrasin). « L’objectif est de faire venir des auxiliaires tôt en saison pour contrôler les premières attaques de pucerons alors que la température de l’abri est encore trop faible pour envisager des lâchers d’auxiliaires », note Geoffrey Monnet. Pour l’heure, cette stratégie semble plus efficace pour maintenir les auxiliaires en cours de culture, lorsque la pression des pucerons vient à faiblir, que pour les installer précocement. En cours de saison, Drosophila suzukii devient la principale problématique sanitaire des variétés remontantes. Face à ce ravageur, les fraisiculteurs du groupe adoptent deux stratégies. La première consiste à maintenir la PBI sur tous les autres ravageurs (pucerons, thrips, acariens), de modérer l’impact de la protection chimique en choisissant des produits compatibles avec les auxiliaires et de réaliser une prophylaxie stricte pour limiter de développement de Drosophila. La seconde opte pour une reprise de la protection chimique contre ce ravageur et de fait un arrêt de la PBI. « Les fraisiculteurs qui sont également arboriculteurs, notamment producteurs de cerise, prennent cette seconde voie par prudence face à la prolifération et les dégâts que peut engendrer la mouche », remarque Geoffrey Monnet.

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