Dossier Abricot : Impasses et biocontrôle, une prise de risque rentable
Les deux premiers leviers permettant la réduction de l’IFT sur abricot sont les impasses sur certains traitements et la substitution de produits de synthèse par des produits de biocontrôle. Un duo gagnant en 2018 sur les deux sites expérimentaux avec un coût inférieur de la protection sans dégât majeur.
Les deux premiers leviers permettant la réduction de l’IFT sur abricot sont les impasses sur certains traitements et la substitution de produits de synthèse par des produits de biocontrôle. Un duo gagnant en 2018 sur les deux sites expérimentaux avec un coût inférieur de la protection sans dégât majeur.
Premier levier pour diminuer les phytosanitaires et les coûts de protection : les impasses. « Mais c’est une prise de risque, insiste Muriel Millan, CTIFL. Elles sont à adapter en fonction de la pression des bioagresseurs sur la parcelle. Pour sécuriser, il est nécessaire d’avoir des outils d’aide à la décision ». Sur le site du CTIFL de Balandran (Gard), des impasses ont été faites en 2018 sur monilia sur fruits (et non pas sur fleurs), bactériose, rouille, oïdium et tavelure sur la parcelle économe en intrant (ECO). « Ce sont les fongicides qui contribuent le plus à l’Indice de Fréquence sur la parcelle PFI de référence », indique la spécialiste.
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La prise de risque des alternatives
Autre règle de décision : la diminution de traitement sur le monilia fleur si aucune pluie n’est annoncée et si l’atmosphère n’est pas humide aux stades sensibles de D à F (stade le plus sensible), il n’est pas nécessaire de faire des traitements avant ce stade. Un modèle de prévision du risque sur monilia fleurs fait par l’Inra de Gotheron est en cours de test en 2019.
Du soufre contre les maladies fongiques
La substitution des produits de synthèse par des produits de biocontrôle est l’autre élément majeur permettant la baisse des phytosanitaires. Un inconvénient : leur coût. Il est supérieur à celui de leur homologue de synthèse. « Contre le psylle et les pucerons, de l’argile a été utilisée à la Sica Centrex (Pyrénées-Orientales) en trois applications ou du lait de chaux au CTIFL, détaille Muriel Millan. Contre l’oïdium, la rouille et la tavelure, seules des applications de soufre (biocontrôle) ont été utilisées en 2018 au CTIFL, trois au total. Alors que sur la parcelle PFI, la protection contre ces maladies s’est faite avec deux applications de produits de synthèse. » Le Curatio (bouillie sulfocalcique) a été utilisé contre le monilia fleur, contre l’oïdium et la rouille dans la modalité économe en intrant. Enfin, de la glu a été apposée contre la forficule.
Une réduction de l’IFT de plus de 80 %
« Cette stratégie a bien fonctionné dans la partie ECO étant donné qu’aucun problème phytosanitaire n’est apparu spécifiquement dans cette partie. Seule la tavelure a pu causer un peu plus de dégâts sur fruit dans la partie ECO (4-5 %) », résume l’expérimentatrice. La combinaison impasses et substitutions a permis une réduction de 88 % de l’IFT hors biocontrôle dans la partie ECO du site de Balandran en 2018, avec zéro herbicide et zéro insecticide hors biocontrôle. « Il faut noter que la variété d’abricot Farlis, est une variété tardive peu sensible aux maladies, le choix variétal est déterminant dans la réduction des IFT », insiste-t-elle. L’IFT hors biocontrôle de la parcelle PFI du CTIFL était de 9,8 contre 1,2 pour la parcelle ECO en 2018. « Enfin, le coût de cette stratégie s’est avéré inférieur à celui de la parcelle PFI, souligne Muriel Millan. Le nombre de produits phytosanitaires diminuant, 8 en ECO contre 11 en PFI, le coût de main-d’œuvre réduit lui aussi, compensant le coût plus élevé des produits de biocontrôle. »