Assemblée générale de l’APEF
Difficile reconstruction et inquiétude pour le futur de la filière endive
La première AOP nationale ayant obtenu l’extension des règles s’inquiète pour son avenir. En effet, le non-renouvellement de certaines OP pourrait remettre en cause cette extension.
La filière “endive” n’arrête pas de se reconstruire ! Elle en a fait une nouvelle fois la démonstration le 22 septembre à Arras à l’occasion de la première assemblée générale de l’APEF* tenue dans un contexte très particulier. En témoignent le peu de représentants des OP fondatrices, mais la forte présence d’une partie des 22 salariés de l’APEF (cinq de l’ex-Celfnord et dix-sept de la FNPE). Ces derniers se sont montrés inquiets sur leur avenir dans l’APEF. Une inquiétude également relayée par Charles Bellet, président de l’APEF depuis le 8 décembre 2009 en remplacement de Philippe Bauwin, s’interrogeant sur « le devenir de l’APEF, l’engagement des OP et l’extension des règles qui en découle ». En effet, « toutes les OP seront amenées à se prononcer sur leur renouvellement d’adhésion et sur l’orientation qu’elles souhaitent lui donner », a expliqué Charles Bellet. Et le non-renouvellement pourrait entraîner une perte de représentativité pour l’extension des règles, amputer considérablement les recettes… : une éventualité préjudiciable au bon déroulement des programmes de recherche ou de publi-promotion.
Yves Rica, président de Prim’Santerre a fait savoir très clairement qu’il ne renouvellerait pas son adhésion : l’APEF n’est donc plus sûr d’obtenir les 60 % de représentativité en production… à moins que « la question bretonne » soit solutionnée.
Déjà adhérents d’une AOP, les endiviers bretons ne peuvent en effet pas adhérer à une seconde AOP… « On cherche une passerelle », a lancé Charles Bellet.
Dans cette toute jeune structure, qui a dû organiser le transfert des personnels entre Celfnord et FNPE, clarifier les missions marketing, recherche-développement, et gestion de l’offre, le témoin a été difficile à passer.
Et ceci d’autant plus que le tandem président-directeur initial n’est plus à la barre. Gabriel Lopez vient en effet de quitter la direction de l’APEF à la demande de son conseil d’administration.
Charles Bellet se devait donc de présenter un premier exercice comptable de dix-huit mois et sur lequel il a été en désaccord profond avec ses prédécesseurs sur certains points, notamment sur le licenciement de l’ancien directeur de la FNPE.
Décidément, il est de plus en plus difficile de trouver un point d’équilibre entre les quatre organisations de l’endive réunissant un plus ou moins grand nombre d’OP ou de producteurs : la FCE, l’APEF, la FNPE et Perle du Nord… qui doit présenter officiellement son projet de segmentation dans quelques jours et qui pourrait bien mettre tout le monde d’accord à terme.
* L’APEF (Association des producteurs d’endives de France) a été constituée le 28 août 2008 et reconnue par le ministère le 24 décembre 2008 autour de dix des onze OP de Nord-Picardie.