Station Bretagne Sud : 5 pistes pour un maraîchage plus durable
Réduire les pesticides et les déchets, améliorer les conditions de travail et la productivité, diversifier les productions… Depuis cinquante ans, la station maraîchère de Bretagne Sud expérimente pour accompagner les maraîchers.
Réduire les pesticides et les déchets, améliorer les conditions de travail et la productivité, diversifier les productions… Depuis cinquante ans, la station maraîchère de Bretagne Sud expérimente pour accompagner les maraîchers.
La station expérimentale en maraîchage de Bretagne Sud a organisé une journée portes ouvertes pour ses cinquante ans. 340 personnes sont venues. Spécialisée en maraîchage bio et conventionnel, la station d’Auray des chambres d’agriculture de Bretagne travaille depuis le début pour accompagner les maraîchers diversifiés. Ces dernières années, des travaux sont menés sur des systèmes plus durables, moins gourmands en intrants, sur les matériaux biodégradables, les variétés d’espèces classiques et de diversification (patate douce, cacahuète, pastèque…), les couverts végétaux, les tunnels mobiles… Une thématique importante est aussi l’amélioration des conditions de travail. « Il y a beaucoup de turnover en maraîchage, note Maët Le Lan, responsable de la station. Après cinq à dix ans, les maraîchers sont brisés. La pénibilité du travail limite aussi l’attractivité pour les salariés. »
Depuis sept ans, la station expérimente donc des outils permettant de faciliter le travail, tels le robot de désherbage et transport Oz, le robot multitâches Toutilo, les outils de travail du sol Terrateck, les vêtements de travail… En 2022, elle a lancé pour quatre ans le projet Assistant, qui vise à évaluer techniquement et économiquement des outils d’assistance électrique et robotique, à les améliorer avec les fabricants et à en apprécier l’ergonomie et l’impact sur la charge mentale. Le projet fera appel à des lunettes et une combinaison connectées pour avoir une lecture directe des conséquences sur le corps. L’expérimentation sera menée pour les tâches les plus pénibles : cueillette des haricots, désherbage des carottes, plantation et arrachage des oignons et échalotes et récolte des courgettes.
Systèmes bas intrants
Couverts végétaux
Étudier la fin de vie des paillages biodégradables
Consolider l’itinéraire de la patate douce
Tunnel mobile
Un tunnel déplaçable sur quatre zones a été évalué pendant trois ans avec les cultures d’abri et des engrais verts (céréales, légumineuses) quand la zone n’est pas recouverte. Au total, par rapport au tunnel fixe, les rendements augmentent de 9 %, avec une baisse de productivité pour les cultures chaudes (tomate, concombre, laitue), le sol ayant le temps de se refroidir avant plantation, mais un effet positif en carotte, blette, courgette. Les cultures chaudes ayant un poids économique important, le chiffre d’affaires baisse de 16 %. La consommation en eau diminue de 20 % et celle d’engrais azotés de 44 %. Du fait de l’investissement, supérieur de 60 % à celui d’un tunnel fixe, et du semis d’engrais verts, les charges progressent de 10 %. Le temps de travail augmente de 10 %, mais la pénibilité liée au déplacement de l’abri est limitée. En 2022, le tunnel a été déplacé un mois avant la plantation des tomates, ce qui a permis d’obtenir un rendement identique au tunnel fixe.