Corse : comment s’annonce la campagne 2024 de la clémentine de Corse, lancée par Thomas Dutronc ?
Top départ d’une saison qui s’annonce, à date, belle et pleine de promesses. Jean-Paul Mancel, président de l’Aprodec, fait le point pour FLD.
Top départ d’une saison qui s’annonce, à date, belle et pleine de promesses. Jean-Paul Mancel, président de l’Aprodec, fait le point pour FLD.
Thomas Dutronc n’est pas Corse. Mais il pourrait l’être, tant ses attaches à l’Île de Beauté sont fortes. Et c’est pour son amour du sol corse que le chanteur musicien a été choisi, depuis l’année dernière, comme ambassadeur unique de la clémentine de Corse.
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« Thomas Dutronc aime la Corse, ses produits. Son père vit en Corse, ses musiciens sont corses. C’est un très bon ambassadeur de notre clémentine de Corse », estime Jean-Paul Mancel, producteur et président de l’Aprodec, (Association pour la Promotion et la Défense de la Clémentine de Corse).
La récolte de la clémentine de Corse a débuté fin octobre avec la précoce Caffin
Le 3 novembre dernier, un dimanche, au cœur du village de Castellare-Di-Casinca qui surplombe la plaine orientale, dans une ambiance 100 % corse, Thomas Dutronc -accompagné de ses amis guitaristes Fanou et Nico Torracinta- et Jean-Paul Mancel ont lancé officiellement la nouvelle campagne aux côtés des producteurs et amis de la clémentine de Corse.
Ils ont même trinqué avec les premières clémentines de la saison, dont la récolte avait commencé une petite dizaine de jours auparavant, avec la variété précoce Caffin. Elle a débuté en retard, à cause de la mauvaise météo.
Dix jours après, quels sont les augures pour cette nouvelle campagne ? Jean-Paul Mancel, producteur et président de l’Aprodec, que FLD a joint par téléphone le 13 novembre, apporte quelques éléments de réponse.
Vers des volumes équivalents à ceux d’il y a deux ans
Les volumes cette campagne devraient être supérieurs de +20 % à ceux de l’année dernière. « Nous devrions être sur des volumes équivalents à ceux d’il y a deux ans, soit 34 000 tonnes expédiées, en qualité IGP. Nous avons fini tous les tests de qualité interne (jutosité, sucre, acidité) sur tous les blocs, nous sommes sur de la qualité du cahier des charges », précise Jean-Paul Mancel.
Un petit regret tout de même : « Il ne fait pas assez froid -nous avons encore des températures de 24-25°C-, la coloration a donc du mal à démarrer, confie Jean-Paul Mancel. Ce qui retarde un peu la récolte. Comparé à il y a deux ans, nous avons deux jours de retard, ce qui n’est rien. On est sur un bon rythme d’expédition. A date, on est à environ 5 000 tonnes expédiées. »
La saison de la clémentine de Corse devrait durer jusqu’au tout début de l’année 2025.
« Il y a toujours de l’inquiétude, à la moindre pluie, la moindre grève »
La campagne s’annonce donc, à date, normale. « Jusqu’ici tout va bien, mais on ne sait pas de quoi sera fait demain, nuance Jean-Paul Mancel. Il y a toujours de l’inquiétude. La moindre pluie -hier il a plu pas mal- nous inquiète. Et quid des grèves qui sont annoncées ? »
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Une clientèle pour la clémentine de Corse « prête à payer le prix qu’elle vaut »
En revanche, côté marché, la satisfaction est de mise, « tout va bien ».« Nous bénéficions sûrement de l’effet Espagne après les événements dramatiques survenus à Valencia. L’Espagne reste le plus gros fournisseur d’agrumes. Certes nous voyons de plus en plus de clémentines feuilles du Portugal, le Maroc est là un peu aussi. Mais notre réel concurrent reste l’Espagne. »
L’origine corse est appréciée des consommateurs, qui sont prêts à payer plus pour cette clémentine. Jean-Paul Mancel évalue que le différentiel, qui « se justifie », est de +0,60 €/kg à +1 €/kg en prix de détail. « Mais à qualité comparable, nous sommes au même prix que les Espagnols, estime-t-il. Sur la variété de marque Socculente, ils sont même plus chers que nous. Et j’ai remarqué qu’en début de saison, les Espagnols avaient vendu assez cher. Eux aussi sont obligés d’augmenter leurs prix. »
« Nous avons une clientèle qui sait ce qu’il y a derrière une clémentine de Corse et qui est prête à payer le prix qu’elle vaut. »
Derrière une clémentine de Corse, il y a du travail, de la sécurité (six semaines de contrôles). « Oui l’IGP apporte une garantie aux consommateurs. Et nos producteurs sont aussi pour la plupart IFS, GlobalGap, HVE. Nous avons une clientèle qui sait ce qu’il y a derrière une clémentine de Corse et qui est prête à payer le prix qu’elle vaut. »