Régimes alimentaires
Consommation bio et de produits végétaux : impact positif et significatif sur sa santé et celle de la planète
Solagro, l’Inserm et l’Inrae ont présenté les résultats de l’étude BioNutriNet-Santé et de la comparaison des recommandations du PNNS. Conclusion : meilleur impact sur la santé et la planète, mais aussi sur le portefeuille.
Solagro, l’Inserm et l’Inrae ont présenté les résultats de l’étude BioNutriNet-Santé et de la comparaison des recommandations du PNNS. Conclusion : meilleur impact sur la santé et la planète, mais aussi sur le portefeuille.
En adaptant notre alimentation, il est possible de réduire de 50% son impact sur l’environnement et contribuer à la prévention de maladies chroniques. C’est la conclusion d’une web conférence du 7 mai, présentant les principaux résultats du projet BioNutriNet-Santé* et la comparaison entre les recommandations nutritionnelles des deux derniers Programmes Nationaux Nutrition Santé (PNNS). Ces résultats ont été publiés dans des revues scientifiques réputées dont Nature Sustainability, et les résultats d’autres études européennes et internationales vont dans le même sens.
« Tous les experts et les études s’accordent sur la nécessité d’agir sur le changement climatique. Il faut agir sur la santé humaine et sur la santé de la planète et cela passe par une augmentation de sa consommation de végétaux », insiste Denis Lairon, directeur de recherche émérite à l'Inserm.
Le bio : moins de rendements, mais moins de pression sur les rendements
« Les consommateurs de bio, qui se caractérisent par une sur-consommation de fruits et légumes frais, de fruits à coque et de légumes secs, sont moins susceptibles d’être concernés par des problèmes d’obésité et le syndrome métabolique (risque 31% plus faible), de diabète (-20 à 24%), de cancers, et présentent une moindre exposition aux pesticides », résume Denis Lairon.
Et Philippe Pointereau, directeur adjoint de Solagro, de compléter : « La consommation bio montre aussi une amélioration sur l’environnement. Certes les rendements sont moindres -deux fois moins pour les céréales bio que non bio- mais il faut raisonner en termes de régime : les consommateurs de bio consomment moins de viande bovine ou de céréales. L’agriculture bio a donc besoin de moins de surfaces (-23%), ce qui diminue la pression sur les surfaces agricoles. Par ailleurs, l’énergie consommée au niveau de la ferme est 25 % moins élevée en bio qu’en conventionnel et les émissions de gaz à effet de serre 37% moins élevées. »
En revanche, le prix d’un tel régime alimentaire est plus élevé : 1,80€/jour/consommateur.
PNNS : suivre les recommandations coûte plus cher mais améliore la santé
Côté PNNS, les recommandations ont été mises à jour pour la 4e édition du plan (2019-2023) : celles-ci intègrent désormais la durabilité : protection de l’environnement, exposition aux pesticides… Les recommandations sont aussi plus nombreuses et plus spécifiques, et concernent en particulier la hausse de consommation de produits végétaux (fruits et légumes, fruits à coques, légumes secs, féculents complets), et si possible en bio.
« Adhérer à ces nouvelles recommandations peut être cruciale pour la santé mais aussi pour l’environnement (gaz à effet de serre, occupation des terres, pollution et énergies). De plus, les recommandations de 2017 sont plus performantes que les recommandations de 2001 sur la durabilité, résume Emmanuelle Kesse-Guyot, directrice de recherche à l’Inrae et coordinatrice de l’enquête BioNutriNet. Le prix entre un régime suivant les recommandations est supérieur de 0,91€ par jour à un régime n’y adhérant pas, mais il est inférieur au prix par repas d’un régime suivant les recommandations de 2001. »
*Le projet BioNutriNet-Santé compare des données santé entre consommateurs bio et non bio en France, et l’impact nutritionnel, économique, toxicologique et environnemental d’un régime bio.