Pommes de terre
Congrès de l’UNPT : le regroupement, le modèle gagnant à dix ans
Au congrès UNPT le 28 janvier à Paris, la table ronde sur l’export a évoqué différents scénarios et modèles pour envisager la production dans dix ans.
Au congrès UNPT le 28 janvier à Paris, la table ronde sur l’export a évoqué différents scénarios et modèles pour envisager la production dans dix ans.
« L’accélération des mutations de notre environnement nous oblige à nous poser la question de notre capacité à rester compétitifs et d’évoquer sans tabou les stratégies réglementaires et organisationnelles que nous aurons à défendre », a expliqué en introduction à la table ronde sur l’export Arnaud Delacour, président de l’UNPT.
Les témoins de la table ronde ont brossé les modèles qui perdureront dans dix ans. Pour Thierry Foy, producteur de pommes de terre pour le frais et dirigeant de Top Pommes de terre (bureau commercial regroupant une vingtaine de producteurs), deux modèles coexisteront : « Celui de petites structures sur de petites surfaces, avec une valorisation par de la vente directe et le travail de labels et de produits du terroir ; et celui du regroupement commercial, sur de plus grandes surfaces, pour avoir accès à des marchés européens ainsi qu’un appui technique et R&D en interne ».
Alain Dequeker, producteur pour l’industrie, évoque un scénario « à 30 ans plutôt qu’à 10 ans » et insiste sur l’enjeu énergétique. « Aujourd’hui, ça coûte moins cher d’envoyer un conteneur en maritime en Amérique du Sud qu’un camion à Marseille. Mais, demain, cela va s’inverser. On verra donc une baisse de nos marchés export. Sauf que le secteur de la transformation est en croissance de 4 % tous les ans, donc chaque année pour couvrir les besoins, il faut plus de volumes et de nouvelles usines… Deuxième point, on est en plein dedans, c’est la suppression d’un certain nombre de matières actives. Or les gros producteurs, plusieurs centaines d’hectares, se sont construits grâce aux phytos. Le passage à des procédés plus mécaniques ou manuels jouera en leur défaveur, d’autant plus considérant la difficulté à recruter. Ce sera aussi compliqué pour les toutes petites structures, en termes d’investissements dans le matériel. Mais je crois en des structures de taille moyenne, et dans les regroupements type Cuma. »
La France, en avance ?
Et Pierre Lebrun, directeur de la Fiwap (filière wallonne), de souligner : « C’est très intelligent de réfléchir en termes de taille critique. Ces scénarios sont une belle analyse de terrain, avec des solutions déjà en route. Vous êtes plus en avance qu’en Belgique où l’on ne parle pas ou peu de regroupements, de coopératives ».