concurrence
Casino domine Paris

Dans son enquête sur la grande distribution alimentaire rendue publique le 7 décembre, l’Autorité de la concurrence a rendu un rapport stigmatisant le cas “frappant” de la ville de Paris : le groupe Casino détient une part de marché de plus de 60 % et Carrefour 20 %. Le conseil municipal de la capitale, par la suite, le 13 décembre, a saisi l’Autorité de la concurrence pour déterminer si la position dominante d’une enseigne est caractérisée. Celui-ci a fondé sa demande sur une étude de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) indiquant que les enseignes Casino, Franprix, Leader Price et Monoprix totalisent 60 % des surfaces commerciales alimentaires dans Paris. « D’après les résultats de l’étude de l’Apur, on dénombre à Paris dix-sept enseignes qui appartiennent en partie ou en totalité au groupe Casino (..) La clientèle qui fréquente habituellement tel ou tel magasin ne sait pas toujours qu’ils appartiennent tous au même groupe de distribution », indique la demande d’avis à l’Autorité de la concurrence de la mairie de Paris. Au total, les implantations du groupe Casino représenteraient 60 % de parts de marché, que ce soit en nombre de magasins (398 sur 676) ou en surface (260 000 m2 sur les 400 000 m2 que compte la capitale). Et d’ajouter que « sur 22 % du territoire parisien les magasins du groupe Casino ne subissent pas la concurrence des autres groupes. » Selon nos confrères de LSA, Casino par la voix du président du groupe Jean-Michel Duhamel : « Ces calculs qui additionnent des mètres carrés relèvent de l’urbanisme et ne constituent pas une étude de marché, explique-t-il. Il serait bon de regarder le chiffre d’affaires. » Autre point que soulève Casino : celui de la non prise en compte dans l’étude de l’Apur et dans l’avis de l’Autorité de la concurrence des treize hypermarchés de proche banlieue « dont la clientèle se compose à plus de 40 % de Parisiens. Il faut raisonner en termes de zone de chalandise et prendre en compte aussi les quelque quatre-vingts magasins de quartier, les épiciers, les commerces de bouche, le e-commerce, Picard notamment absent de cette enquête. Selon lui, les enseignes du groupe Casino pèseraient moins de 20 % en réalité hors Monoprix. De l’avis de certains, il semblerait bien que la présence dominante de Casino et Carrefour dans la capitale énerve profondément les services de la mairie. Il faut dire qu’il y a quelques mois Carrefour a tout juste remporté l’appel d’offres le plus alléchant de la capitale, celui de la gare Saint Lazare.