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Carrefour s’engage pour la clémentine de Corse en conversion
AgruCorse et Corsica Comptoir, les partenaires corses, ont prévu des investissements pour suivre le développement des surfaces.
AgruCorse et Corsica Comptoir, les partenaires corses, ont prévu des investissements pour suivre le développement des surfaces.
Dans son nouveau programme Act for Food (lire aussi FLD Mag d’octobre), Carrefour s’est engagé pour la conversion en bio (acte 10). « Concrètement, Carrefour s'engage pour les producteurs qui se convertissent au bio sur un volume d’achat et un prix de produits pour une durée de trois à cinq ans. Les produits seront identifiés par un étiquetage spécifique visible en magasin », précise Carrefour sur son site internet dédié. FLD déjà repéré des pommes Gala en rayon. Ce sera bientôt le cas pour les clémentines de Corse IGP.
Fin septembre-début octobre, l’enseigne a en effet signé un partenariat avec les producteurs d’AgruCorse (OP Terre d’Agrumes) et du GIE Corsica Comptoir, opérateurs non négligeables sur l’Ile de Beauté. « Cette initiative partait d’un constat : il y a des surfaces en bio en clémentine de Corse IGP mais la demande est bien supérieure à l’offre, explique François-Xavier Ceccoli, président de Corsica Comptoir. La clémentine de Corse fonctionne bien, donc les producteurs sont réticents à se lancer dans le bio, qui est risqué et très technique en clémentine. Carrefour a donc proposé des garanties, en s’engageant à payer à un prix intermédiaire les fruits en conversion. L’engagement porte aussi sur les volumes. » Concrètement, si la clémentine de Corse IGP est achetée par Carrefour à un prix de 1 € (chiffre donné au hasard) et celle IGP bio à 2 €, alors l’enseigne payera 1,5 € la clémentine en conversion. Le contrat porte sur la clémentine IGP mais il y a des discussions pour le pomelo et le kiwi.
Avec ce contrat, des conversions et des investissements en station
« Nous travaillons avec Carrefour dans le cadre des Filières Qualité Carrefour depuis longtemps, ce prix à la conversion, c’est assez historique et ça répond totalement à la demande des consommateurs, même si nous sommes en discussion avec d’autres enseignes, se réjouit Mathieu Donati, directeur général d’AgruCorse. Sur nos 300 ha de clémentines de Corse IGP [environ 7 000 t], une trentaine d’hectares est en bio. Ce contrat avec Carrefour a permis un engagement de 25 ha supplémentaires en conversion, avec une dizaine de producteurs concernée. Chez AgruCorse, le bio IGP va donc concerner près de 20 % des surfaces, un chiffre en phase avec la tendance de marché. » En pomelo, 2 ha viennent s’ajouter aux 14 ha en conversion depuis plus d’un an soit 65 % des surfaces de l’OP. Pour faire face à cet approvisionnement bio supplémentaire, une toute nouvelle station de conditionnement est en préparation à Folelli, à côté de celle qui existe déjà ; elle sera opérationnelle pour la saison 2019 et entièrement dédiée au bio : “Femu Bio” (« faisons-le bio », en langue corse). AgruCorse va également étoffer son équipe technique.
Corsica Comptoir prévoit aussi des investissements : le GIE possède cinq stations de conditionnement dont une seule en bio. Une deuxième station sera équipée d’une ligne dédiée au bio. Le tonnage du GIE est de 10 000 t de clémentines de Corse IGP. La part en bio n’est que de 200 t. « L’objectif est de monter à 500 t d’ici deux-trois ans et de convaincre d’autres personnes de franchir le cap », précise François-Xavier Ceccoli.
L’étiquetage spécifique –“en conversion vers l’agriculture bio”- sera réalisé en station sur l’île. Les opérateurs sont d’ailleurs en discussion sur le design et le texte explicatif. Résultat dans un mois, la récolte des premières clémentines étant attendue autour du 20 octobre.