Banane-tariff only : à peine adopté, déjà contesté
C’est donc le mardi 29 janvier que l’Union européenne a fixé le nouveau droit à l’importation de bananes à 176 E/tonne pour les pays bénéficiant de la clause de la nation la plus favorisée. Le nouveau régime d’importation prévoit également un contingent annuel d’importation à droit zéro de 775 000 t.
“Je me félicite de cette décision”, a déclaré Mariann Fischer Boel, la Commissaire à l’Agriculture. Moins optimiste, et anticipant sans doute les réactions, Peter Mandelson, Commissaire au commerce a ajouté : “Nous ne fermons pas la porte à d’autres négociations avec nos partenaires latino-américains afin de rechercher une solution de nature à satisfaire toutes les parties en présence”. Et les réactions ne se sont pas fait attendre. Dans un communiqué commun, les ministres français de l’Agriculture et de l’Outre-Mer, soulignent qu’à la demande de la France, la Commission s’est engagée à faire respecter “au mieux l’équilibre entre les différentes sources d’approvisionnement du marché”. Les ministres rappellent “qu’ils veilleront avec la plus grande attention à la défense de la production bananière de la Guadeloupe et de la Martinique”.
Et justement, ces producteurs ne cachent pas leur inquiétude. Ils savent que la banane est inscrite à l’ordre du jour de la conférence de l’OMC à Hong-Kong. et qu’un accord général sur la baisse des tarifs douaniers s’appliquerait aux 176 E/t, un tarif jugé “déjà largement insuffisant” par l’UGPBAN. L’Union des groupements de producteurs de bananes demande donc à la Commission de “tenir ferme sur ce tarif”. Elle souhaite que la Commission adopte “dans les meilleurs délais un nouveau régime d’aide permettant aux niveaux communautaires de relever les nouveaux défis du marché”.
Mais les réactions les plus vives viennent sans surprises du bloc latino-américain (cf. texte ci-dessous). Dès le 30 novembre, le Honduras et le Panama annonçaient le dépôt d’une plainte à l’OMC contre le nouveau droit de douanes que les deux pays considèrent comme “une gifle pour le système commercial multilatéral”. Ils ont aussitôt été rejoints par la Colombie et le Costa Rica. Bref, censé calmer le jeu, le nouveau régime d’importation pourrait bien au contraire rallumer la guerre de la banane.