« L'AOP Pêches et Abricots de France permet d'avoir un langage commun entre producteurs »
Raphaël Martinez, directeur de l’AOP Pêches et Abricots de France, décrit les missions et travaux de l’association d’organisations de producteurs, quinze ans après sa création.
Raphaël Martinez, directeur de l’AOP Pêches et Abricots de France, décrit les missions et travaux de l’association d’organisations de producteurs, quinze ans après sa création.
L’AOP Pêches et Abricots de France a fêté ses 15 ans au Medfel. Quelles sont ses missions depuis sa création ?
« L’association d’organisations de producteurs (AOP) a d’abord des fonctions régaliennes de connaissance du verger et d’élaboration de statistiques sur la production et le commerce des pêches-nectarines et abricots. L’AOP compte 55 adhérents cumulant 150 000 à 160 000 tonnes de pêches-nectarines soit 80 % de la production française et 70 000 à 80 000 tonnes d’abricots soit 60 à 70 % de l’offre nationale. Toutefois, le gros de son travail est basé sur la coordination technique et économique. Nous avons adopté et adapté la démarche Vergers éco-responsables, propriété de la filière pomme, à nos productions. Elle permet d’avoir un langage commun entre producteurs et de progresser ensemble. Aujourd’hui, l’AOP est force de proposition sur plusieurs sujets comme l’agroécologie, la séquestration du carbone, la lutte contre la francisation… elle agit également pour une mise en cohérence des cahiers des charges publics (HVE) ou privés des distributeurs, dont certains ont des demandes spécifiques. »
Quels sont les travaux en cours et à venir ?
« Le volet qualité est en développement depuis plusieurs années en suivant deux axes importants : pour les variétés et leur création, nous nous attachons à faire le lien entre les éditeurs de variétés et les producteurs, pour accélérer le processus d’innovation. Le travail sur l’indicateur de qualité IQA©, en partant des travaux du CTIFL, entre désormais dans notre cahier des charges. L’AOP conduit également des travaux à moyen et long termes sur des sujets très élaborés tels que la séquestration du carbone par les vergers d’abricotier, ou la francisation des fruits par des recherches sur la traçabilité des produits. Nous sommes également en contact étroit avec la distribution, notamment grâce à l’élaboration des prévisions de récolte et notre connaissance de l’offre. »
Comment s’annonce la campagne 2023 qui débute ?
« L’année est placée sous le signe de la crise économique et l’inflation avec une forte tendance pour la distribution à privilégier les premiers prix et répercuter cette baisse de valeur sur les producteurs. L’important sera d’ajuster le rapport offre-demande et faire valoir le respect du coût de revient auprès des distributeurs. En abricot, l’offre française devient majoritaire à partir du 15 juin mais le marché reste concurrencé par les origines Espagne et Italie souvent proposées en entrée de gamme qui bénéficieront d’un contexte privilégié cette année. 2023 s’annonce avec un volume de production moyen et un retour à un calendrier plus classique, presque tardif au regard des précédentes campagnes marquées par une précocité systématique. »