FRUIT LOGISTICA - Edition 2011
Attention à la crise de croissance
La manifestation berlinoise a jusqu’à présent su relever tous les défis. Aujourd’hui, elle doit apprendre à gérer son succès afin de permettre au salon de retrouver son équilibre.



Colossal, géant, incontournable, gigantesque, indispensable… Depuis des années les qualificatifs ne manquent pas pour nommer le salon Fruit Logistica, LE rendez-vous annuel mondial des filières fruits et légumes. Le “corner” de la Grüne Woche, réservé aux professionnels du secteur, des débuts a bien changé. Berlin attire désormais 50 000 visiteurs en trois jours et s’est durablement imposé sur la planète fruits et légumes. Mais, même s’il est encore prématuré de parler d’essoufflement, force est de constater que la manifestation est entrée dans une phase de stagnation. Les organisateurs ont du mal à résoudre plusieurs difficultés. La première est la durée moyenne de séjour du visiteur. Pour la grande majorité d’entre eux, elle ne dépasse pas les 24 heures : ils sont ainsi dans l’impossibilité de faire le tour complet du salon, d’où la frustration de nombreux exposants. Autre obstacle, commun à tous les organisateurs de salons, la durée effective de la manifestation. Nous avions salué, il y a quelques années, la décision de terminer Fruit Logistica le vendredi et non le samedi. Cela aurait dû permettre d’avoir trois vrais jours de salons. Trois ans après, force est de constater que dès le vendredi midi, le visiteur se fait rare et l’exposant à tendance à commencer les opérations de démontages. Enfin, en France (Medfel) comme en Espagne (Fruit Attraction), pour ne parler que du continent européen, des manifestations se font jour. Les deux citées partagent le fait de ne pas se positionner en concurrents mais en offre alternative à Berlin. Elles attirent néanmoins chaque année davantage d’exposants et de visiteurs professionnels, ravis de se rencontrer dans des événements à taille humaine.
Fruit Logistica est certainement à un tournant de son existence. Son avenir n’est certes pas menacé, mais il est de l’intérêt de tous que le salon retrouve un indispensable équilibre.