Nouvelle Aquitaine
Après le lait, les légumes
Au Gaec de la Gare, à Ligueux (24), on a toujours élevé des vaches laitières... Aujourd’hui, Nathalie, Alain et Mickaël Combes optent pour le maraîchage bio et la production de céréales alimentaires.
Au Gaec de la Gare, à Ligueux (24), on a toujours élevé des vaches laitières... Aujourd’hui, Nathalie, Alain et Mickaël Combes optent pour le maraîchage bio et la production de céréales alimentaires.
C’est l’installation de Mickaël qui a tout déclenché. Mais avant, il y a eu une montée en puissance de la lassitude de Nathalie et d’Alain Combes, ses parents. Marre du lait, d’une production qui ne les rémunère pas. « On a le sentiment de se faire avoir depuis 40 ans », avoue sans détour Nathalie. Pourtant le lait, c’était l’ADN de cette exploitation familiale de Ligueux (24) qui compte 60 mères. Mais la crise du lait de 2016 a fait déborder le vase. Déjà, celle de 2009 avait mis les nerfs des exploitants à rude épreuve et asséché leur trésorerie. En 2016, c’est différent. « On a fini de rembourser nos emprunts. Poursuivre le lait impliquait de se développer, donc de s’endetter à nouveau. Non merci ». Une logique qui a amorcé un changement radical au Gaec de la Gare.
Se passer d’intermédiaires pour plus de reconnaissance
Il y a trois ans, Alain, leur fils qui a rejoint l’exploitation, s’est lancé dans le maraîchage pour compléter le revenu du lait. Avec pas mal de boulot et l’aide du fumier de bovin pour amender des terres pas vraiment faites pour y faire pousser des légumes, il a obtenu de bons résultats. Aujourd’hui, il a installé des serres et cultive une grande variété de légumes toute l’année sur environ un hectare. Des légumes vendus en direct à la ferme, dans la jolie boutique bricolée par la famille, et sur un marché hebdomadaire à Agonac le dimanche. Pas de distributeurs... Le plaisir de produire pour nourrir et d’avoir le retour des consommateurs n’a pas de prix à leurs yeux. « C’est aussi de ça dont on a été privé avec le lait : de la reconnaissance du travail et de la qualité produite ».
Des prairies converties en céréales bio
Nathalie, Alain, Mickaël donnent également rendez-vous aux acheteurs sur leur ferme tous les jours, sauf le dimanche et les jours fériés, de 17 à 20 heures. Ils peuvent soit faire leur provision dans la boutique, soit cueillir eux-mêmes leur panier. « C’est audacieux d’avoir mis ça en place car on est loin des villes, mais les gens viennent, parfois de loin », se réjouit Alain. Alors si les légumes bio marchent, pourquoi ne pas aller plus loin ? Un verger avec différentes variétés de fruits a été planté, des poules courent dessous, histoire de compléter l’offre avec des fruits et des oeufs frais. Au fur et à mesure que les vaches partent, les agriculteurs convertissent leurs prairies en céréales bio – « plus d’une centaine d’hectares en tout ». Un virage sans emprunts et sans états d’âme. Juste un pincement au coeur à l’idée de vendre « pas cher » des génisses qui n’ont plus leur place sur la ferme.