Restauration commerciale
A Rapid Resto Paris, l'euphorie n'est plus de mise pour la restauration rapide
Le Salon spécialisé de la restauration rapide, dont fld était partenaire, s'est tenu les 14 et 15 septembre à Paris alors que la filière connaît une professionnalisation accrue.
La concurrence vient surtout du développement du repas préparé à l'avance à la maison et consommé au bureau.
La 8e édition de Rapid Resto Paris, le Salon spécialisé de la restauration rapide, s'est déroulée à Paris alors que la profession est à un tournant. Lors de la conférence inaugurale, Nicolas Nouchi, PDG de CHR Expert, a dressé le portrait d'un secteur qui semble avoir “mangé son pain blanc”. Même si le marché représente toujours 9 Md€, l'effervescence des années 2000 est passée. Le poids de la restauration rapide en nombre de déjeuners des personnes actives en semaine représente 9,7 % selon le baromètre 2014 de CHR Expert (5 septembre 2014). La restauration à table (11,2 %) continue de souffrir mais évolue vers une offre plus qualitative. La concurrence vient surtout du développement du repas préparé à l'avance à la maison et consommé au bureau (la “gamelle”). Celui-ci, avec 12,5 %, dépasse la restauration rapide et à table. La situation économique est évidemment passée par là. L'évolution négative des restaurants type “Fast Casual”, plutôt haut de gamme, en est la preuve. Mais il faut aussi compter avec une forte évolution de la profession depuis plusieurs années : la restauration rapide indépendante n'est plus l'apanage d'amateurs éclairés se lançant dans l'aventure sans filet. « Le nombre de points de vente risque de se réduire un peu, en particulier en restauration rapide, le marché se professionnalisant en termes de savoir-faire et de capacité d'investissement. Le marché devient moins accessible. L'offre et la demande doivent se réajuster », commente Nicolas Nouchi. De toute évidence, face à un consommateur de plus en plus exigeant, la progression du secteur ne pourra passer que par l'augmentation du ticket moyen (il est inférieur à 9 € actuellement) avec des offres dépassant le simple menu. Peut-être faut-il chercher du côté des food trucks : la douzaine de concepts présentés à l'extérieur du salon se caractérisait par une cuisine mondiale. A côté d'offres aujourd'hui bien implantées (burger haut de gamme), des food trucks comme Maroc Street Food, Kao Thaï, Au Soleil de Madagascar, Le Beau Caillou (Caraïbes) ou Aji Dulce (cuisine vénézuélienne) ont montré la capacité de renouvellement du concept.