Crise
300 maraîchers et serristes ont manifesté vendredi à Paris
Les délégations ont été reçues à Matignon, à l’Assemblée nationale, au ministère de l’Agriculture et au Parlement européen.

Pour autant que tous les syndicats, généralistes et spécialisés, aient clamé que la crise de 2011 était plus grave que celle de 2009, Légumes de France n’a pas vraiment été aidé pour la manifestation du 23 septembre dernier à Paris. Trois cents personnes seulement, dont certains régionaux qui avaient bravé des interdits, se sont retrouvées pour une tournée des “ors” de la République : Matignon, l’Assemblée nationale, le ministère de l’Agriculture et, pour terminer, la délégation permanente du Parlement européen à Paris. A chaque fois, des délégations, issues des régions présentes, ont été reçues avec des revendications adaptées. « Nous avons reçu une écoute qui témoigne de la crédibilité de nos propos, explique Angélique Delahaye, la présidente de Légumes de France. La conseillère technique de François Fillon nous a confirmé la diminution de 1 €/h pour les salariés permanents au 1er janvier 2012. Nous avons également alerté le cabinet du Premier ministre sur l’augmentation du prix du gaz dont nous souhaitons le gel. Enfin nous avons abordé les problèmes à l’international qui nous menacent et sur lesquels nous avons insisté lourdement. » La présidente de Légumes de France rappelle qu’elle a été entendue par la commission permanente du Parlement européen à Paris puis la commission du commerce international (Inta) du même Parlement à Bruxelles il y a quelques jours sur les problèmes des accords de libre-échange avec le Maroc. « Je pense que nous avons gagné du temps, sinon des points. » En ce qui concerne le ministère de l’Agriculture, « nous savons parfaitement qu’il n’y aura pas de rallonge. Néanmoins, nous demandons seulement que Bruno Le Maire tienne ses promesses “à l’euro près” comme il s’y était engagé et que, de plus, ce dédommagement soit accordé à tous ceux qui ont été affectés par la crise E. Coli, comme la salade, le melon, la courgette, etc. » La suite de cette manif’ devrait être une rencontre avec Bruno Le Maire, pour travailler sur le structurel, la LMA, la contractualisation.
Sur les principes évoqués par Légumes de France, tout le monde est d’accord, mais sur la méthode les opinions divergent. La FNPF n’a pas encouragé la mobilisation du 23, qui avait reçu le seul soutien des JA, mais a produit un communiqué. « La réponse de Bruno Le Maire formulée dans un plan d’action est plus qu’insuffisante (... ) De plus, la non-réponse des ministres de l’Agriculture aux propositions structurelles proposées par l’Espagne, l’Italie et la France ajoute un nouvel élément de désespoir pour les producteurs de fruits. » La FNPF « attend des actes de nos politiques montrant le soutien et la confiance qu’ils accordent à la production fruitière française. Dans le cas contraire, la FNPF ne pourra que publier régulièrement des faire-part, noirs. »
Quant au soutien de la FNSEA, c’est peu de dire qu’il a été timide. Le syndicat n’a pas appelé à la mobilisation. Mais il a publié un communiqué le même jour. « Le ministre a annoncé, fin août, un plan que nous jugeons insuffisant (...) Il s’agit de renforcer notre compétitivité. Nous nous battons pour l’allégement du coût du travail pour les permanents. A cela s’ajoute notre combat historique pour une TVA sociale. Nous devons également nous doter d’outils de régulation et de gestion de crise efficace (...), sans oublier une véritable politique européenne de convergence environnementale et sanitaire. » Au final, ce que Légumes de France défend.