Êtes-vous prêt à utiliser des taureaux en monte naturelle ?
En France, en 2016-2017, 9 % des troupeaux laitiers ont fait de la monte naturelle intégrale et 52 % ont eu recours à 100 % IA, selon l'observatoire Reproscope. Ces pourcentages varient selon les régions et les races.
En France, en 2016-2017, 9 % des troupeaux laitiers ont fait de la monte naturelle intégrale et 52 % ont eu recours à 100 % IA, selon l'observatoire Reproscope. Ces pourcentages varient selon les régions et les races.
Gilles Chapron, éleveur en Gaec en Ille-et-Vilaine.
Oui. Nous le faisons depuis une dizaine d’années. Au départ, nous utilisions des taureaux limousins pour rattraper les vaches que ne nous ne pouvaions pas remplir après trois inséminations. Mais nousa vons arrêté parce que nous ne savions pas quoi faire des femelles. Depuis quatre ans, nous utilisons des taureaux laitiers âgés de 14 à 20 mois issus de notre atelier taurillons. Nous les choisissons en fonction de leur pedigree. Nous en utilisons deux par an. Ce sont généralement des Holstein (troupeau de 145 vaches à 10 000 kg, dont 75 % de Prim’Holstein, 15 % de Normandes et 10 % de Montbéliardes). Avec le forfait insémination de 50 euros proposé par Evolution, le nombre d’inséminations est illimité. Mais si la vache n’est pas intéressante sur le plan génétique, je préfère la mettre au taureau plutôt que de payer un forfait. J’en fais une vingtaine par an pour cette raison. Environ 40 % sont réformées en fin de lactation. Mais nous avons également gardé des vaches jusqu’en quatrième lactation qui avaient toujours eu des taureaux. Les mâles intègrent l’atelier taurillons et les femelles sont vendues en amouillantes ou vaches en lait pour conserver le niveau génétique de notre troupeau.
Damien Combrez, éleveur dans l'Eure
Non. Ma stabulation n'a pas de box prévu pour cela. L'aspect sécurité joue également. J'ai gardé le mauvais souvenir d'un accident survenu dans ma famille. J'aime bien utiliser un taureau différent par vache (75 Prim'Holstein à 9 000 kg). C'est pour cela que j'achète des paillettes via mon centre d'insémination ou les importateurs de semences. C'est un véritable plaisir pour moi de choisir les taureaux étrangers. En cas de souci de Repro, après trois IA, je fais du croisement avec des taureaux blanc-bleu-belge ou Inra 95 sur les vaches, ou limousins sur les génisses pour la facilité de vêlage. Tous les ans, je vends quelques vaches en lait. C'est plus facile lorsqu'elles sont issues d'IA. En revanche, j'ai déjà vendu des veaux mâles à des voisins qui font un peu de monte naturelle.
Victor Soudey, éleveur en Seine-Maritime
Oui. Je me suis installé en 2011 après un tiers chez qui j’étais salarié. Il avait un troupeau de Pie Rouge des Plaines depuis une quarantaine d’années. Comme la race n’était pas très développée dans notre région, il achetait des taureaux en Allemagne pour faire de la monte naturelle sur tout le troupeau. J’ai d’abord conservé ce système pour assurer des bons taux de gestation et parce que c’est économique. J’utilisais deux taureaux. Un pour les génisses en herbage et l’autre pour les vaches (45 vaches à 7 800 kg). Je les amène dans le box du taureau. Pour éviter d’aller en Allemagne, j’achète mes taureaux à des voisins. Je les paye 1 500 euros à l’âge de 18 mois. Quand ils repartent à 3 ans, je les revends quasiment au même prix. Il y a trois ans, j’ai commencé à faire des inséminations sur une douzaine de vaches pour ne conserver qu’un seul taureau en hiver. L’année dernière, j’en ai réinséminé une vingtaine. Globalement, j’ai été déçu par les taux de gestation (moins de 50 % après une première IA). Cette année, j’ai donc utilisé le taureau sur les vaches. Et j’ai fait un groupage de chaleurs sur un lot de vingt génisses à inséminer. Si cela marche bien, je continuerai à inséminer les génisses pour ne pas perdre en niveau génétique.