Aller au contenu principal

Entreprise de travaux agricoles : faire signer des contrats pour sécuriser son projet

Créer une entreprise de travaux agricoles (ETA) suppose de se projeter sur une activité rentable qui perdure dans le temps et qui s’inscrit dans un cadre professionnel pour satisfaire ses clients. Dans cette optique, le recours à un contrat peut s’avérer judicieux et sécurisant.

%agr
© oppdowngalon - stock.adobe.com

Sécuriser les bénéfices de l’activité de son entreprise de travaux agricoles (ETA) est plus que primordial dans un contexte économique agricole très volatil. L’un des objectifs recherchés lorsqu’un agriculteur se lance dans la prestation de services est de disposer d’une nouvelle source de revenus. Pour éviter les déconvenues, l’un des outils à ne pas sous-estimer est le contrat. « Opter pour la contractualisation, c’est se projeter dans un rôle de vrai chef d’entreprise qui commercialise une prestation de service », assure Guillaume Legonidec, chargé des travaux agricoles et environnementaux à la Fédération française des entrepreneurs des territoires (FNEDT).

En contractualisant la prestation avec son client, le responsable de l’ETA la sécurise dans le temps. « En l’absence de contrat, l’ETA prend le risque qu’à tout moment, son client démarche l’un de ses concurrents », prévient Serge Renault, président des Entrepreneurs des territoires (EDT) du Loir-et-Cher.

Fixer le montant des prestations de travaux agricoles grâce aux contrats

Pour déterminer la durée appropriée pour un contrat de prestation d’une ETA, il semble donc opportun de se pencher sur l’un des fondamentaux de l’activité : le matériel. « Un contrat entre l’ETA et le client n’est pas obligatoire mais quand on investit dans du matériel pour faire de la prestation, qu’on met plusieurs années à l’amortir, mieux vaut contractualiser sur une durée assez classique de cinq ans », suggère Théo Zoutard, conseiller de gestion au sein du Cerfrance Seine Normandie.

Un quinquennat qui permet à la fois de rentabiliser un investissement effectué par l’ETA, tout en laissant au client et au prestataire la possibilité d’anticiper et de pouvoir se retourner à l’approche de la fin du contrat. Le raisonnement économique de l’activité de l’ETA amène de fait à la question des tarifs pratiqués, en fonction des coûts de revient. Là encore, le contrat s’avère intéressant pour fixer les montants des prestations, tout en incluant des clauses permettant de réévaluer certaines charges fluctuantes. « On peut indiquer un indice pour le carburant par exemple, souligne Théo Zoutard. Ces indices vont concerner les charges courantes qui contribuent notamment au fameux effet ciseaux. »

Définir les missions qui reviennent à chacun

La contractualisation de la prestation va également amener à s’interroger sur les missions assurées par l’ETA. Car parfois la frontière est mince entre les attentes du client vis-à-vis des travaux à effectuer et ce que projette l’entrepreneur, en fonction de ses compétences. Il s’avère donc important de bien définir les activités qui seront assurées par l’ETA. « Qui va chercher les bidons de phytos à la coopérative ? Qui fait la déclaration PAC ?…. Souvent, chaque partie est d’accord sur les missions générales : qui sème, qui déchaume etc. Mais sur la prise de décision, il peut être important de clarifier qui décide quoi », prévient Théo Zoutard. Il s’agit aussi de définir les responsabilités de chacun.

En plus des tâches opérationnelles et mécaniques, de plus en plus de clients demandent à leur entrepreneur de travaux agricoles d’inclure à la prestation des missions de conseil technique et réglementaire (enregistrement des interventions, par exemple phytosanitaires), parfois même des missions de l’ordre du coaching. Cette évolution soulève la notion de responsabilité, car en cas d’erreur, d’assolement par exemple, c’est le client qui va en pâtir.

Guillaume Legonidec constate que les nouveaux installés sont plus demandeurs que leurs aînés de ce type de relations encadrées par un contrat avec leur entrepreneur. « D’après nos adhérents, le prix et le relationnel passent de plus en plus au second plan, mais la disponibilité, la qualité du travail et les garanties réglementaires apportées sont leurs premiers critères de choix d’une ETA », assure-t-il.

Les plus lus

<em class="placeholder">Mathieu Beaudouin est agriculteur à Évry-Grégy-sur-Yerre, en Seine-et-Marne.</em>
Mauvaises récoltes 2024 : « On rogne sur notre rémunération et sur l’entretien du matériel, faute de trésorerie suffisante »
Mathieu Beaudouin est agriculteur à Évry-Grégy-sur-Yerre, en Seine-et-Marne. Il témoigne de ses difficultés depuis un an liées…
<em class="placeholder">Agriculture. Semis de blé. tracteur et outil de travail du sol à l&#039;avant. agriculteur dans la cabine. implantation des céréales. lit de semences. semoir Lemken. ...</em>
Semis tardif de céréales : cinq points clés pour en tirer le meilleur parti

Avec une météo annoncée sans pluie de façon durable, un semis tardif de blés et d'orges dans de bonnes conditions de ressuyage…

<em class="placeholder">Bord de champ inondé après un excès de pluie en bordure d&#039;un champ de céréales. Avril 2024 dans le nord de l&#039;Eure-et-Loir</em>
Difficultés de trésorerie : quelles sont les mesures existantes pour faire face ?

Les mauvaises récoltes pèsent sur les trésoreries. Des mesures ont été annoncées par l’État alors que la MSA, les banques et…

<em class="placeholder">Moisson du Colza dans les plaines cerealieres de la Marne. Agriculteur moissonnant sa parcelle de Colza avec une moissonneuse bateuse Claas 740 Lexion.  Livraison du Colza a ...</em>
Prix du blé et du colza 2024 : quand vendre votre récolte ?

En 2024, l’embellie du prix du colza depuis quelques semaines offre quelques opportunités aux producteurs de grandes cultures…

Pierre Devaire, agriculteur en Charente, dans une parcelle.p
Récoltes 2024 : « une campagne traumatisante » pour les céréaliers du Poitou-Charentes

L’heure est au bilan chez les producteurs de céréales, au terme d’une campagne 2024 qui fut difficile du début à la fin. Les…

<em class="placeholder">Destruction d&#039;un couvert de moutarde au déchaumeur.</em>
Couverts d’interculture : quand faut-il les détruire ?
Plusieurs critères sont à prendre en compte pour détruire son couvert d’interculture à la bonne période, en entrée ou en sortie d…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures