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En Isère: « Nous cherchons à automatiser au maximum pour produire notre contrat de 625 000 litres de lait»

Le Gaec des Sources, à 550 mètres d’altitude en Isère, dégage un bon revenu malgré des annuités élevées liées à l’installation d’un robot de traite. Ceci grâce à une bonne maîtrise de la plupart des charges et des produits.

Installé sur les « Terres froides » au début des Préalpes, le Gaec des Sources a aujourd’hui clairement fait le choix d’une stratégie « volume ». Avec 380 000 litres par UMO dédiée au lait, ses deux associés, Éric Chavrot et son beau-frère Serge Drevet, se situent largement au-dessus de la moyenne locale. Le développement de l’atelier laitier s’est fait progressivement. Le Gaec est issu du regroupement en 1996 de deux petites fermes de deux communes voisines (Belmont et Biol) au moment de la mise aux normes, puis d’une troisième, celle du père d’Éric, en 2000. Deux achats de TSST (quotas sans terre) sont venus ensuite conforter la référence. Depuis la fin des quotas, l’exploitation dispose ainsi d’un contrat de 625 000 litres avec Sodiaal. L’adaptation des bâtiments s’est faite au fur et à mesure. L’année 2009 a été une étape importante avec la transformation du bâtiment aire paillée/caillebotis en stabulation à logettes, l’installation de deux racleurs à cliquets et la construction de la fumière.

Pallier une perte de main-d’œuvre

Un système de rafraichissement des vaches au-dessus des cornadis, piloté automatiquement en fonction de la température et de l’humidité, a été installé en 2020.
Un système de rafraichissement des vaches au-dessus des cornadis, piloté automatiquement en fonction de la température et de l’humidité, a été installé en 2020. © A. Conté

 

L’arrivée du robot en 2016 a été un nouveau grand changement. Pendant des années, comme dans beaucoup d’élevages, le père d’Éric a continué à donner un sérieux coup de main après son départ à la retraite en 2004, tout comme la mère de Serge qui participe encore aux soins des veaux en période de pointe. Mais cela ne pouvait pas durer éternellement, et sans son aide, la charge de travail devenait trop importante. D’autant plus qu’à côté de la production laitière, le Gaec engraisse une cinquantaine de bœufs et génisses pour valoriser ses prairies naturelles, et qu’il exploite un parcellaire très morcelé (140 ha en 86 parcelles !). Le travail autour de la traite mobilisait deux personnes pendant deux heures et demie, deux fois par jour : l’ancienne salle de traite était séparée du logement des vaches, avec de grandes surfaces bétonnées en extérieur à nettoyer. « On avait trois solutions pour continuer à produire notre volume de lait : investir dans une nouvelle salle de traite, opter pour un robot ou prendre un salarié, expliquent les deux associés. Vu la configuration du bâtiment, l’installation d’une nouvelle salle de traite était compliquée ; en termes de coût, en incluant la maçonnerie nécessaire, le montant de l’investissement robot était équivalent à celui d’une salle de traite bien équipée et surtout fonctionnelle. »

193 000 € HT d’investissement et 9 450 € par an de maintenance

Les éleveurs cherchent à fluidifier davantage la circulation des vaches au robot. Les vaches sont entre 2,1 et 2,2 traites par jour, ce qui ne les satisfait pas.
Les éleveurs cherchent à fluidifier davantage la circulation des vaches au robot. Les vaches sont entre 2,1 et 2,2 traites par jour, ce qui ne les satisfait pas. © A. Conté

« L’attrait du robot » a fait le reste, et le choix s’est porté sur la marque Delaval. La proximité du concessionnaire et le mode de préparation de la mamelle ont joué dans la décision. L’exploitation est par ailleurs équipée pour les veaux d’un DAC et d’un DAL de la marque : « on peut tout gérer avec un seul logiciel », argumente Éric Chavrot. L’investissement s’élève à 143 000 € HT auxquels s’ajoutent 50 000 € HT pour l’aménagement du bâtiment, et 9 450 € par an de coût de maintenance. « Le contrat couvre les produits de lavage, trempage et désinfectants, toutes les pièces d’usure et trois interventions par an. »

Avec 70 vaches, les associés se savaient un peu « limites » pour une seule stalle. « Au démarrage, on a produit un peu en dessous de notre référence. Mais l’objectif est de produire le plus de lait possible pour rentabiliser le robot. » Ils savaient aussi qu’il y aurait « trois années un peu compliquées » suite aux investissements de 2016 dans le robot mais aussi dans une fosse à géomembrane, un bâtiment de stockage et des cellules. Soit au total 260 000 € HT financés dans le dans le cadre d’un PCAE. En 2020, malgré les annuités élevées (82 €/1 000 l), la bonne maîtrise de la plupart des charges et des produits permet un bon niveau de rentabilité, avec un revenu disponible de 66 000 €.

« La gestion des vaches à surveiller prend du temps »

Les deux associés dressent un bilan mitigé de la traite robotisée. Côté positif, le robot apporte un net progrès au niveau de la pénibilité du travail. « Je commençais à sentir la fatigue au niveau des épaules, souligne Serge Drevet. C’est aussi plus facile quand on est seul le week-end ou quand l’un de nous est absent. » Tous deux ont pas mal d’activités à l’extérieur : conseiller municipal de leur commune respective, président de la section Dauphidrom de la Sicarev (coopérative de commercialisation du bétail couvrant 36 départements) et de la Cuma du Soleil levant pour Éric, groupe Dephy pour Serge, etc. Les deux associés apprécient surtout la souplesse au niveau de l'organisation. « Le troupeau est plus calme, et on peut mieux suivre les vaches », ajoutent-ils.

En revanche, au niveau du gain de temps, on sent un peu de déception. « Nous avons gagné du temps par rapport à notre ancienne installation de traite non optimisée, mais par rapport à une salle de traite neuve, le match est nul, affirme Éric Chavrot. Sur soixante-cinq vaches, soixante se débrouillent seules. Mais la gestion des cinq vaches à surveiller – celles qui viennent de vêler, qu’il faut conduire au robot, qui ne veulent pas se faire traire, ou qui bougent dans le robot…-nous prend autant de temps qu’une traite. Et ça, on ne nous le dit pas ! Nous avons un paquet de vaches qui ont tendance à décrocher avant la fin de la traite. Peut-être est-ce lié à la race montbéliarde, plus longue à traire. » Quant à la gestion des génisses, elle reste compliquée, même avec une phase d’apprentissage avant vêlage.

Un dénivelé qui complique l’accès au pâturage

En Isère: « Nous cherchons à automatiser au maximum pour produire notre contrat de 625 000 litres de lait»
© A. Conté

L’arrivée du robot a par ailleurs entraîné une réduction du pâturage des vaches. L’objectif était pourtant de le maintenir. « L’accès au pâturage est difficile : la sortie se fait au milieu du long pan du bâtiment, loin du robot, et surtout il y a un très grand dénivelé entre le sol du bâtiment et la pâture, avec des marches, expliquent les associés. On a aussi mis beaucoup de confort dans le bâtiment : des logettes paillées avec tapis, un système de ventilation et de douches à vaches, cela n’incite pas les vaches à sortir. » De mi-mars à mi-juin, pour les obliger à aller pâturer, les éleveurs bloquent l’accès à l’aire d’alimentation pour les vaches sortant du robot entre 9 h 00 et 17 h 00 avec une barrière. Seules vingt à vingt-cinq vaches sortent régulièrement d’elles-mêmes. Sur les dix hectares attenants à la stabulation, les vaches ne pâturent plus que cinq hectares divisés en quatre parcelles. La part de l’herbe pâturée dans la ration annuelle est estimée à 800 kg MS sur les 5,8 TMS consommées par vache.

Les vaches reçoivent à l’auge une ration semi-complète avec trois quarts d’ensilage de maïs, un quart d’ensilage d’herbe-luzerne, du foin en libre-service, des minéraux-bicarbonate-sel, 500 g d’orge (pour compenser le manque d’amidon du maïs en 2020) et 2 kg de correcteur azoté. Jusqu’à début 2021, le Gaec distribuait 1 kg tourteau de soja et 1 kg de tourteau de colza achetés sous contrat. Depuis le début de l’année, il travaille avec un aliment à 44 MAT, plus intéressant économiquement (prix du soja 49 : 470 €/t, de l’aliment à 44 MAT : 419 €/t pour 25 t). Au robot, les vaches reçoivent de l’orge aplatie (minimum 0,4 kg - maximum 3,2 kg) et un correcteur azoté (minimum 0,6 kg - maximum 3,8 kg). Avec une moyenne économique à 8 850 litres en 2020, elles ont consommé en moyenne en 2020 4,7 kg de correcteur azoté par vache par jour, et 2,2 kg d’orge par vache par jour.

De la luzerne et du méteil pour gagner en autonomie

Le Gaec utilise le dénivelé pour charger les quatre silos couloirs par le haut.
Le Gaec utilise le dénivelé pour charger les quatre silos couloirs par le haut. © A. Conté

La diminution du pâturage a conduit à augmenter la surface en maïs de 24 hectares à 28 hectares pour l’atelier lait. Le rendement tourne habituellement autour de 13-14 tMS ; cette année, il bat tous les records à 16 tMS/ha. Les éleveurs ont par ailleurs introduit de la luzerne, et construit un cinquième silo couloir. « La luzerne est difficile à implanter mais restructure bien le sol. On peut compter dessus en cas de sécheresse : en 2020, elle a produit 9 tMS/ha en trois coupes d’ensilage. »

Pour sécuriser les stocks fourragers et gagner en autonomie protéique, ils misent aussi sur les intercultures d’hiver. « Avec le changement climatique, il faut récolter au maximum au printemps. Nous allons essayer cette année du méteil récolté avant maïs sur 2 hectares. Sur les 30 hectares de maïs, 2 hectares seront semés derrière le méteil, 8 hectares derrière moha et sorgho récoltés à l’automne, 6 hectares derrière ray-grass et 14 hectares sur sol avec couvert hivernal, de façon à étaler les chantiers et les risques ». Autre piste explorée, celle des dérobées estivales avec du moha et, en 2021, du sorgho multicoupe. « Nous avons semé, le 27 juillet, 2 hectares de Piper associé à 5 kg de trèfle d’Alexandrie ; il a été récolté en même temps que le maïs avec un rendement estimé à 3 tMS/ha. »

Les moins bons fourrages pour les bœufs

En Isère: « Nous cherchons à automatiser au maximum pour produire notre contrat de 625 000 litres de lait»
© A. Conté

Plus de la moitié de la SAU est en prairies naturelles. Sur les 77 hectares, 27 hectares sont récoltés en foin et 10 hectares sont ensilés avec une ensileuse traînée en copropriété avec un voisin. La seconde coupe est soit pâturée, soit enrubannée à l’automne.

Les bœufs et génisses croisées permettent de valoriser les parcelles éloignées. L’hiver, ils sont au foin et à l’enrubannage sans aucun concentré et consomment les fourrages de moins bonne qualité. Ils sont vendus vers 36 mois pour un poids moyen carcasse de 450 kg, après une période de finition de deux à trois mois à l’ensilage de maïs avec 2 kg d'orge et 2 kg de correcteur. Ils permettent aussi d’amortir les charges de structure. Les vaches de réforme sont finies pendant deux à trois mois, en même temps que les bœufs, avec un poids moyen carcasse sur dix ans de 371 kg. « C’est ce que demande le marché », souligne Éric Chavrot. Le Gaec a aménagé le long du bâtiment de finition un couloir d’embarquement bien pratique. Les veaux sont élevés au lait en poudre, avec du maïs grain entier, du tourteau et du foin. Ils sont ébourgeonnés à 15 jours, et les mâles sont castrés en même temps.

En Isère: « Nous cherchons à automatiser au maximum pour produire notre contrat de 625 000 litres de lait»
© A.Conté

 

Les éleveurs visent vingt-cinq génisses pour le renouvellement. Depuis près de quatre ans, ils font du génotypage (43 €) et du sexage. C’est Éric, ingénieur agricole, qui assure le suivi du troupeau. Les deux associés sont très complémentaires. Éric suit aussi tout ce qui administratif et comptabilité. Serge, qui a travaillé pendant dix ans comme mécanicien agricole, assure le suivi des cultures et l’entretien du matériel et des quatre bâtiments de l’exploitation. Il est épaulé par un salarié employé un jour par semaine dans le cadre d’un groupement d’employeur. Le Gaec fait partie d’une banque de travail qui permet, avec un système de points, l’échange de services et de matériels. Les deux associés assurent l’astreinte journalière, trois heures en été et quatre heures en hiver à deux personnes.

Fluidifier la circulation vers le robot

Leur préoccupation aujourd’hui est d’améliorer la fréquentation du robot. Un diagnostic vidéo, réalisé avec la Fidocl, a mis en évidence un problème de circulation. Entre 4 et 6 h du matin, aucune vache ne va se faire traire. Par contre le matin, il y a un gros embouteillage devant le robot. « À 10 h, elles ont toutes mangé et veulent aller se coucher : un paquet de vaches attend devant la porte de tri », explique Éric. L’achat d’un tank tampon en janvier 2020 a amélioré un peu la situation, en évitant l’arrêt du robot pendant une heure et quart après le passage du laitier à 8 h 30. « Il aurait fallu l’acheter dès la mise en route, surtout avec un robot saturé », regrette-t-il. La ration est désormais distribuée moitié le matin et moitié le soir. « Malgré tout, le matin, elle n’est plus accessible. L’auge est en résine, la ration glisse plus facilement. »

Ce constat a conduit les éleveurs à commander un repousse-fourrage pour éviter l’effet d’engorgement du matin. Un investissement de 19 000 € HT inclus dans un nouveau PCAE englobant les ventilateurs et le cow cooling, un silo, des panneaux photovoltaïques, une réserve incendie… Au total, la facture s’élève à 121 000 € HT subventionnés à 22,5 %. La fin du remboursement des prêts pour les logettes en 2021 arrive à point pour redonner un peu de souffle et financer ces nouveaux investissements. La prochaine étape sera la transmission de l'exploitation, avec le départ de Serge dans six ans. "Nous commençons à y penser..."

Chiffres clés

SAU : 140 ha dont 75 ha de prairies naturelles, 30 ha de maïs, 2 ha de maïs grain, 6 ha de luzerne, 9 ha d’orge, 2 ha de triticale, 14 ha de blé.
Cheptel : 70 Montbéliardes à 9 200 kg et leur suite ; 50 bœufs et génisses croisées par an
Référence : 625 000 litres (Sodiaal)
Chargement : 1,59 UGB/ha SFP
Main-d’œuvre : 2 associés et un salarié à quart-temps

« Il faut montrer ce que l’on fait »

« Nous devons communiquer sur nos pratiques vers nos concitoyens, les écoles, les élus… Montrer que les agriculteurs sont soucieux d’évoluer », défendent Éric Chavrot et Serge Drevet. Ils comptent notamment sur le GIEE lancé en 2020 sous l’impulsion de la chambre d’agriculture dans le cadre de la Cuma du Soleil levant. « L’exploitation est en partie sur une zone de captage. On ne peut pas ne pas s’intéresser à la gestion de l’eau. L’idée du GIEE est de solliciter des spécialistes sur différents thèmes (autonomie fourragère/protéique, gestion des intercultures…), et de mieux communiquer. »

Le Gaec des Sources fait aussi partie d’un groupe Dephy de la chambre d’agriculture dans le but de réduire les phytos. Via la coopérative Oxyane, l’exploitation est certifiée HVE (haute valeur environnementale) pour l’atelier céréales. Une démarche qui lui permet de bénéficier d’un prix de vente du blé plus élevé avec une plus-value pouvant atteindre 50 €/t.

Avis d'expert : Michel Deraedt, ingénieur BTPL

Michel Deraedt, BTPL.
Michel Deraedt, BTPL. © A. Conté

« Tout est bien réfléchi »

« Un des points forts du Gaec des Sources est la productivité de la main-d’œuvre, avec 625 000 litres de lait produits par 1,75 UMO dédié au lait. Le chargement est relativement élevé pour la région avec 8 000 litres par hectare de SFP. Tout n’est pas parfait et rien n’est luxueux, mais tout est bien réfléchi, pour valoriser au mieux toutes les activités lait, bœufs et céréales. Le produit lait est optimisé grâce à une bonne qualité et richesse du lait (180 cellules en moyenne sur dix ans, 420 butyriques), à la finition des vaches de réforme, et une faible mortalité (4,4 % sur dix ans). Les charges, notamment en concentré, sont maîtrisées. Les bœufs de 3 ans contribuent à l’équilibre du système. Les aides (ICHN) sont optimisées. Il reste des choses à perfectionner comme la ventilation du bâtiment (les vaches ont tendance à stagner sous les ventilateurs) ou la descente vers le pâturage. Le niveau d’annuités à 82 €/1 000 l, lié à l’investissement dans le robot, est élevé mais n’est pas excessif vis-à-vis de la capacité de l’exploitation à produire du revenu. »

Un diagnostic carbone réalisé cet été

L’un des leviers consiste à vendre dix veaux, au lieu de tous les élever.
L’un des leviers consiste à vendre dix veaux, au lieu de tous les élever. © A. Conté

Le gain carbone reste modeste mais il est possible grâce à trois leviers.

Suite à la proposition de Sodiaal, le Gaec des Sources a réalisé en juillet dernier un diagnostic Cap2ER niveau 2. « D’après les simulations effectuées à partir des chiffres 2020, il est possible de réduire les émissions de 0,96 à 0,91 kg éqCO2/l lait, et pour la viande de 15,7 à 13 kg éqCO2/kg de poids vif. Trois leviers ont été identifiés », expose Michel Deraedt, ingénieur BTPL. Le premier est une réduction de l’âge au vêlage de 32 mois à 30 mois : un objectif que s’est fixé le Gaec. Le deuxième est de vendre dix veaux de 8 jours et donc de produire un peu moins de bœufs, le troisième étant d’augmenter la surface en luzerne de quatre à six hectares. « Cela se traduit par une réduction des UGB totaux de 11 UGB, et une diminution de la surface en maïs au profit de la luzerne. »

Réduire à 30 mois l’âge au vêlage

« Outre l’impact carbone, la vente d’une dizaine de veaux permet de sécuriser les stocks fourragers ; en 2019 et 2020, le Gaec avait été obligé d’acheter des fourrages. Elle permet aussi de sécuriser le seuil ICHN de 1,6 UGB/ha (pour toucher 75 % de la prime contre 60 % au-delà de 1,6). » Cinq veaux ont déjà été vendus ce printemps. L’installation de panneaux photovoltaïques en autoconsommation contribuera également à réduire l’empreinte carbone de l’exploitation. Elle est prévue cet hiver.

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