Désherbage betterave : « J’applique un programme à trois traitements chimiques et un binage »
Gilles Labaeye, agriculteur à Audruicq (Pas-de-Calais) intercale un binage entre deux premiers traitements chimiques et un dernier herbicide adapté à la flore. Le coût de l’intervention mécanique reste proche d’un passage chimique, mais avec une gestion délicate de la fenêtre météo
Gilles Labaeye, agriculteur à Audruicq (Pas-de-Calais) intercale un binage entre deux premiers traitements chimiques et un dernier herbicide adapté à la flore. Le coût de l’intervention mécanique reste proche d’un passage chimique, mais avec une gestion délicate de la fenêtre météo
« Depuis quatre ans, je remplace un désherbage chimique par un mécanique. Sur nos terres noires et assez humides du Calaisis, nous semons vers le 5 avril. Nous réalisons le premier traitement (T1) le 25 avril, suivi par un T2 début mai. Avec une bineuse Agronomic 12 rangs équipée d’une caméra, nous binons autour du 15-18 mai. Nous terminons souvent avec un passage chimique (T3) avant couverture.
Avec une flore à dominante chénopode, j’applique en T1 une association de phemnédiphame (0,8 à 0,9 l/ha) avec un produit racinaire (métamitrone 70 %, 0,5 à 0,6 l/ha) complété par du lénacile (100 g/ha) et 0,5 à 0,8 l d’Actirob (huile végétale). Le T2 est pratiquement identique au T1, mais sans lénacile et souvent avec le produit Kezuro à la place de la métamitrone.
J’adapte le T3 de couverture à la flore adventice restante, souvent de la clomazone à 0,08 l/ha et de la metamitrone à 0,6 l/ha. En présence de chénopode, je rajoute 1 l/ha de phenmédiphame avec 0,5 l d’Actirob. Tous nos traitements sont réalisés à la rosée, entre 4 et 7 h du matin sur adventices très jeunes. Au final, mes parcelles sont propres.
La gestion du désherbage mécanique reste compliquée avec une fenêtre météo de quelques jours. La bineuse de la Cuma doit biner 120 hectares de betteraves. Le binage de nos 20 hectares nécessite 10 heures. Le coût du binage reste proche de celui d’un passage chimique car nous sommes en Cuma (34 €/ha dont 17 € pour la bineuse, 9 € de main d’œuvre à 2 ha/h et 8 € de coût de tracteur). En ETA, le coût peut atteindre 60 €/ha. »