Consommation
[Covid-19] Pas de pénurie de farine, rassure le syndicat des meuniers français
L’ANMF (Association nationale de la meunerie française) rapporte une forte demande pour un segment spécifique : le marché des paquets de farine de 1 kg, que la meunerie avait peu à peu délaissé.
L’ANMF (Association nationale de la meunerie française) rapporte une forte demande pour un segment spécifique : le marché des paquets de farine de 1 kg, que la meunerie avait peu à peu délaissé.
Pas de panique ! C’est le message qu’a voulu faire passer l’ANMF (Association nationale de la meunerie française) le 4 mai, son président Jean-François Loiseau : « La raréfaction des paquets de farine de 1 kg dans les rayons de la grande distribution est une réalité, mais évoquer une pénurie en France, deuxième pays européen de production de farine, relève de la pure fiction ». Ceci en réponse à des informations circulant dans certains médias faisant état d’une pénurie de farine en cette pandémie de Covid-19.
Une demande en paquets de 1 kg multipliée par 2 à 5
L’ANMF rappelle que, traditionnellement, sur 4 Mt de farine produite par an, 190 000 t sont destinées au marché des paquets de 1 kg vendus aux distributeurs. Mais le confinement a engendré une multiplication par 2 à 5 de la demande pour ce segment de marché, dépassant les capacités de la meunerie nationale. « Les meuniers français, moins compétitifs que d’autres minotiers européens sur ce type de produit, l’ont peu à peu délaissé. Ainsi, sur les 190 000 t, 70 000 t seulement sont fournies par des moulins nationaux, et le reste est importé, notamment en provenance d’Allemagne, dont les moulins s’approvisionnent parfois en blés d’origine Europe de l’Est, moins chers », précise Lionel Deloingce, administrateur de l’ANMF et président du Moulin Paul Dupuis. Ce dernier ajoute que bon nombre de meuniers français n’ayant pas de ligne d’ensachage de 1 kg automatisée, ont dû s’adapter à la hâte : « Des sites ont réorienté l’emploi de certains salariés vers le remplissage manuel des sachets ! »
Lionel Deloingce espère que la crise de Covid-19 permettra une prise de conscience de la grande distribution : « Nous remarquons que la demande en farine donnant certaines garanties de durabilité (circuit court, bio, filière CRC…) a bien résisté lors de cette pandémie. Le consommateur regarde davantage les étiquettes, justifiant un prix plus élevé, en accord avec l’esprit des États généraux de l’alimentation
».