[Coronavirus Covid-19] Préserver l’asperge d'origine France sur les étals
Après deux semaines de crise conjoncturelle, puis deux bonnes semaines vers Pâques, l’asperge connaît à nouveau une légère baisse de la consommation. La vigilance s’impose aussi face au retour des produits d’importation.
Après deux semaines de crise conjoncturelle, puis deux bonnes semaines vers Pâques, l’asperge connaît à nouveau une légère baisse de la consommation. La vigilance s’impose aussi face au retour des produits d’importation.
Pour l’asperge française, le début du confinement a coïncidé avec l’arrivée au pic de production pour le bassin du Sud-Ouest. « Cette année, la production dans le Sud-Ouest a été très précoce, puisqu’elle a démarré début février, explique Astrid Etèvenaux, animatrice de l’Association Asperges de France, qui regroupe sept opérateurs du Sud-Ouest, Val de Loire et Sud-Est, pour 30 % de la production française, soit 5 000 t à 6000 t sur un total de 20 000 t. Au début du confinement, alors que les volumes étaient en forte augmentation, les consommateurs se sont rués sur les produits de conservation. La demande et les prix pour l’asperge, produit plaisir et plus coûteux, ont alors chuté ».
Les coopératives ont demandé aux producteurs de limiter les volumes par différents moyens (broyage, débuttage des plantations, don). « La diligence des services de l’Etat a fait que l’état de crise conjoncturelle a pu être déclaré dès le 20 mars et que les producteurs ont pu bénéficier d’aides. Mais, selon les premières estimations, 15 à 20 % des volumes prévisionnels de l’année ont été perdus ». Face à l’urgence de relancer la demande, la restauration hors domicile et les marchés étant fermés, toute la filière s’est mobilisée et s’est tournée vers la GMS, pour qu’elle référence rapidement l’asperge et privilégie l’origine France.
« Les distributeurs ont bien réagi et mis en avant l’asperge française. Interfel et Asperges de France ont également communiqué pour soutenir le produit. Et ça a fonctionné. La semaine de Pâques et la semaine suivante se sont très bien passées, avec l’arrivée en production des autres bassins. Mais depuis mi-avril, la consommation baisse légèrement. On recommence aussi à voir plus d’importation, de la part des grossistes, qui ont relancé leur activité, mais aussi en grande distribution ».
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Pour les producteurs d’asperges, la vigilance s’impose pour préserver l’origine France sur les étals. Plus largement, les efforts continuent aussi pour développer la consommation. « Selon Kantar Worldpanel 80 % des quantités d’asperges achetées par les ménages français le sont par les plus de 50 ans, indique Astrid Etèvenaux. La filière a donc investi les réseaux sociaux, notamment Facebook, Instagram et Linkedin, pour rajeunir l’image de l’asperge et cibler les jeunes consommateurs ».
Point positif toutefois : en moyenne sur ces cinq dernières années, l’asperge fait partie des quatre légumes ayant le plus gagné en nombre de consommateurs et en fréquence d’achat, avec une proportion toujours plus importante d’asperge blanche mais aussi un bon dynamisme de l’asperge verte, prédominante dans le Sud-Est mais qui progresse aussi partout, notamment chez les jeunes.