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Transport
[Coronavirus Covid-19] Les capacités logistiques se maintiennent dans la filière agroalimentaire

Les besoins en transport de grains et produits agroalimentaires sont importants. Tout est fait pour satisfaire la demande, au mieux.

« Le transport fluvial des céréales est soutenu, [malgré] des problématiques de temps d’attente au chargement ou déchargement au niveaux des silos, qui sont regardées avec vigilance », indique Fabrice Accary, directeur général de l’AUTF (Association des utilisateurs de transport de fret). Et ce, même si, globalement, « depuis le début de l’épidémie de Covid-19 en France, VNF (Voies navigables de France) constate, au 30 mars, une baisse du trafic fluvial de marchandises, de l’ordre de 40 %, du fait du ralentissement de l’activité économique et des difficultés d’approvisionnement rencontrées par les chargeurs ». A l’heure actuelle, le transport fluvial de marchandises se poursuit sur les 2 400 km de réseau à grand gabarit gérés par VNF, qui relient les grands ports maritimes, les pôles industriels et les grandes agglomérations. « L’ouverture des installations pour la navigation commerciale y est maintenue à ce stade, sur une amplitude journalière réduite à dix heures par jour, afin de concilier protection des agents sur le terrain et réponse aux besoins de la très grande majorité des flux de marchandises », détaille VNF. Pour ce qui est du réseau à petit gabarit, le long duquel de nombreuses entreprises ont suspendu leurs activités, « l’ouverture des installations pour le transport de marchandises se fait à la demande des chargeurs auprès des directions territoriales de VNF de sorte à optimiser la mobilisation des personnels ». En outre, en soutien aux acteurs de la voie d’eau, VNF a décidé de supprimer tous les péages pour les bateaux de commerce. « La gratuité est entrée en vigueur le 13 mars, date du passage en stade 2 renforcé, et durera jusqu’au retour à une situation normale », explique l’établissement public.

Une amélioration du fret ferroviaire est notée par les chargeurs

Concernant le transport de grains par le train, les besoins en volumes sont élevés. « Nous recevons beaucoup de demandes de coopératives, avec lesquelles nous n’avons pas l’habitude de travailler », témoigne une entreprise ferroviaire. Et Pauline Huon, responsable Communication externe de Fret SNCF*, de renchérir : « La demande de nos clients céréaliers a augmenté ces derniers jours. Nous sommes depuis cette semaine [semaine 14, NDLR] en train d’augmenter les moyens engagés sur ces trafics, afin d’y répondre au mieux. Les demandes à Fret SNCF sont à un niveau soutenu, d’environ 80 trains par semaine ». Une cellule spécifique, créée et pilotée par SNCF Réseau avec les entreprises ferroviaires, porte ses fruits. « Le fonctionnement est parfaitement opérationnel sur les lignes principales (le fret a été priorisé sur les voyageurs). Les petites lignes et bouts de lignes restent fragiles et nécessitent une bonne coordination, de chaque instant, entre les acteurs pour que cela fonctionne », souligne Fabrice Accary. Et ce n’est pas Pauline Huon qui dira le contraire : « Après une semaine 12 de début de confinement perturbée, que ce soit en ouverture de ligne ou disponibilité de personnel, nous nous sommes réorganisés pour répondre en grande partie aux besoins de notre clientèle. Par exemple lundi 30 mars, nous avons pu effectuer un peu plus de 80 % des trains confirmés par nos clients ». Pour ce faire, Fret SNCF travaille avec SNCF Réseau pour décaler les travaux non urgents qui empêchent les circulations. « Ne sont laissés que les travaux qui touchent à la garantie de sécurité immédiate des circulations », remarque la porte-parole de Fret SNCF. Néanmoins, « nous recensons des difficultés d’accès sur certains silos, en raison de la réduction d’activité imposée par les capacités réduites de SNCF Réseau, du fait de la crise sanitaire (absentéisme…) », confirme une entreprise ferroviaire. « Mais une amélioration est notée, en cette semaine 14, par les chargeurs », relève Fabrice Accary.

Quant au transport routier, les volumes sont importants mais stables depuis le début de la semaine 14. « Il reste un point d’attention sur le nettoyage des bennes », tempère cependant Fabrice Accary, qui ajoute : «  A priori, il n’y a plus de problèmes généraux à traiter, seulement des cas particuliers ».

« Quels que soient les modes et les marchandises, le mot d’ordre est de trouver des solutions, les mettre en œuvre et tout faire pour apaiser les situations difficiles lorsqu’elles existent », tient à rassurer le directeur général de l’AUTF.

* Fret SNCF est une société par actions simplifiée filiale de la SNCF, chargée du transport ferroviaire de fret.

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