Connaissez-vous ces cinq légumineuses adaptées au sec et au chaud ?
Et si une des solutions aux contraintes climatiques se trouvait dans l’exploitation de la diversité naturelle des légumineuses ? Différents trèfles annuels ou pérennes, présents dans le bassin méditerranéen, sont amenés à se développer.
Et si une des solutions aux contraintes climatiques se trouvait dans l’exploitation de la diversité naturelle des légumineuses ? Différents trèfles annuels ou pérennes, présents dans le bassin méditerranéen, sont amenés à se développer.
Avis d'expert : Julie Toussaint, chez Semences de Provence
« Il n’y a pas d’espèce miracle, mais… »
Le trèfle vésiculé : une productivité prolongée en été
C’est typiquement une espèce à utiliser en mélange avec d’autres trèfles annuels plus précoces (comme du trèfle de Micheli par exemple) et du ray-grass d’Italie. On peut l’associer à raison de 2 à 5 kg/ha.
D’implantation rapide, il s’adapte à tout type de sol (pH 5,8 à 8,3), mais plus particulièrement les sols sableux. Il craint les excès d’eau. Mieux vaut le semer en fin d’été-automne. Sur la première fauche en début de saison, on ne le voit généralement pas. Par contre, en mélange, il prend le relais d’autres espèces en été.
Il produit un fourrage très riche en protéine (supérieur à 30 %). Il s’utilise en fauche comme en pâture. Il est souple d’exploitation, sa digestibilité restant élevée même après maturité. C'est le seul trèfle qui contient des tanins, il est donc non météorisant. Il est aussi très appétent.
Le trèfle de Perse : une sécurité face aux aléas climatiques
Sa productivité est bonne (entre 8 et 12 tMS/ha) avec une pousse importante en été, permettant de faire trois coupes même pour un semis de printemps. Il présente une résistance à la sécheresse plus élevée que celle d’un trèfle d’Alexandrie mais une productivité globale plus faible. Il tolère aussi l’immersion et supporte mieux que d’autres trèfles d’être temporairement dans l’eau après un fort orage.
Il est plutôt réservé à la fauche ; il est multicoupe si on l’exploite avant floraison. Sa richesse en sucres solubles facilite sa conservation par ensilage ou enrubannage. Il existe plusieurs types de variétés plus ou moins adaptées à la pâture (port plus ou moins bas). Certaines ont des tiges creuses qui peuvent être difficiles à sécher.
Il s’utilise en mélange. L’appétence n’est pas son point fort et il peut se révéler météorisant selon les variétés.
Sa valeur alimentaire se rapproche de celle d’un trèfle blanc, avec 20 % de protéines et une teneur élevée en glucides solubles. Sa digestibilité en fourrage vert est supérieure à celle du trèfle violet ou de la luzerne grâce à sa pauvreté en lignine.
Le trèfle de Perse a de très grandes feuilles vertes uniformes. Ses fleurs roses à violettes sont petites, très odorantes et mellifères.
La serradelle : la reine des sols acides
Elle se plaît en sols acides (4,5 à 8,3). Par contre, elle n’aime ni les sols battants ni les excès d’eau, et sa résistance au froid est limitée (longue période de fortes gelées). Dans les sols acides où il y a déjà eu du lupin, elle se développe très bien ; sinon, une inoculation est nécessaire pour assurer l’implantation.
Elle est très résistante au sec grâce à un système racinaire puissant très ramifié (surtout pour la serradelle jaune). Elle ne se cultive qu’en mélange avec d’autres trèfles annuels et du ray-grass. Sa productivité est bonne mais s’avère inférieure à celle d’une luzerne. Il faut la récolter rapidement à partir du début de la floraison.
La serradelle a une valeur alimentaire similaire à celle de la luzerne. Elle s’exploite aussi bien en fauche qu’en pâturage, avec un taux de protéine de 25 % et une digestibilité de 75 %. Hautement appétent, ce fourrage a l’avantage d’être non météorisant.
Le trèfle fraise : une alternative au trèfle blanc
Il a une bonne résistance au chaud et au sec. Associer trèfle blanc et trèfle fraise dans un mélange assure la présence d’une légumineuse en toutes conditions.
Il est peu productif en première année. Dans un mélange de ray-grass - trèfle, il se marie bien avec un trèfle annuel qui assurera le rendement protéique dès l’implantation tandis que le trèfle fraise prendra le relais en seconde année. Sa valorisation peut se faire en pâture, foin ou ensilage. Une fois bien implanté, il est plus résistant au piétinement intensif que le trèfle blanc. Il peut se révéler météorisant.
Le sainfoin : la légumineuse des sols calcaires peu profonds
Il résiste au chaud et au sec. Il s’utilise principalement en fauche, en mélange avec du RGH ou du RGI de 2 ans. Il a une capacité de séchage intéressante. Sa pérennité est variable selon les variétés (2 ans type double, 3 ans type simple). Le type double est remontant avec deux floraisons par an (une seule floraison par an pour le type simple). Certaines variétés ne sont pas certifiées.
Le sainfoin est riche en protéines. Il est également riche en tanins qui permettent une meilleure valorisation des protéines et une limitation du parasitisme gastro-intestinal et non météorisant.