Confort de travail : « L’exosquelette est indispensable pour serrer les lapins, pas pour laver les poulaillers »
Utilisateurs de deux modèles d’exosquelettes pour leurs interventions en élevages de lapins et de volailles, Manon et Gaël Coutant, de la société d’interventions Avi-Cuni Services, sont convaincus de l’intérêt des dispositifs allégeant la pénibilité, à condition de trouver l’outil adapté.
Utilisateurs de deux modèles d’exosquelettes pour leurs interventions en élevages de lapins et de volailles, Manon et Gaël Coutant, de la société d’interventions Avi-Cuni Services, sont convaincus de l’intérêt des dispositifs allégeant la pénibilité, à condition de trouver l’outil adapté.
Alléger la pénibilité du travail a toujours été une préoccupation d’Avi-Cuni services, une entreprise vendéenne d’interventions cunicoles et avicoles. « Le projet d’utiliser un exosquelette a émergé sans que des salariés se plaignent, précise Gaël, 34 ans, qui a repris l’affaire familiale avec sa sœur Manon, 25 ans.
"L’idée a été suscitée par un groupement d’éleveurs de lapins (CPLB) qui voulait soulager la manutention chez ses adhérents. Il ne s’agissait pas d’accroître l’intensité des efforts ou la productivité, mais bien de soulager l’opérateur. C’est ainsi que nous avons découvert le gant 'bionique' pour la main et l’exosquelette pour les épaules. » Sollicitant fortement les épaules, le lavage avec les bras en l’air est l’autre tâche pénible identifiée. Voici un an, Manon et Gaël ont décidé d’acheter un exemplaire de chaque modèle après une semaine d’utilisation. « Vu leur prix, on ne pouvait pas équiper chaque salarié. (NDLR : Plus de 6 000 euros pour le gant et 4 000 euros pour l’exosquelette) ».
Un gant qui serre sans effort
Manon a déjà été opérée du canal carpien, suite à la pratique intensive du volley-ball. « Après l’opération, j’ai dû cesser les manipulations en lapin, mais je suis à nouveau opérationnelle avec le gant Iron Hand. Je ne pourrai plus m’en passer. Ce gant est très utilisé par les femmes de l’entreprise. » Même son de cloche de Gaël : « on se rend compte qu’il nous soulage quand on l’enlève pour travailler sans ! »
Le gant est revêtu de capteurs qui, une fois activés, transmettent l’information. Le moteur électrique actionne des câbles qui referment la main gantée de l’opérateur. Ce dernier n’a plus à serrer pour maintenir un lapin ou une jeune volaille. Le système autoapprenant exerce une pression réglable avec le boîtier du harnais portant aussi la batterie dorsale. Le seul inconvénient est la fragilité du gant protégé par un surgant. « On l’a déjà changé en moins d’un an. »
Un harnais gênant en lavage latéral
Le second exosquelette est un modèle passif (Skelex) comportant deux lames dorsales en carbone enserrées sur un harnais. Elles soulagent les épaules en prenant en charge une partie de la tension exercée dans les épaules avec les bras levés. Un bandeau enserrant chaque bras (au niveau des biceps) transmet l’effort sur les lames via un câble, avec une intensité réglable. « Le harnais soulage lorsque l’on fait du lavage vers le haut, analyse Gaël. En revanche, on ressent de la gêne lorsqu’il faut tourner le buste sans bouger les pieds, par exemple pour laver des cages ou des mangeoires à mi-hauteur. » Comme les laveurs font des mouvements très variés, le dispositif ne les a pas convaincus, d’autant plus qu’aucun ne se plaint du dos. Ce modèle est donc très peu utilisé en attendant un produit plus adapté.