Comment brûle un poulailler
Les incendies de poulailler sont particuliers, en raison de la présence de combustibles abondants et de la bonne étanchéité des structures.
Les incendies de poulailler sont particuliers, en raison de la présence de combustibles abondants et de la bonne étanchéité des structures.
Le capitaine Gauthier Col, chef des opérations du Sdis29 (1) souligne que la forte isolation et la bonne étanchéité des poulaillers à ventilation dynamique sont à l’origine de feux particuliers, de type « couvant ».
Le scénario du feu avicole est souvent le même. La défaillance électrique ou l’accident de chauffage embrase un combustible abondant (paille, isolant), qui dégage de grands volumes de fumées toxiques (notamment par pyrolyse de l’isolant) ne pouvant s’échapper suffisamment vite à l’extérieur. La température intérieure augmente fortement.
L’étanchéité du bâtiment peut momentanément contribuer à « calmer » le feu par manque d’oxygène, lequel donne peu de signes visibles à l’extérieur. Sans apport d’air (par effondrement de la toiture), il peut éventuellement s’éteindre de lui-même.
Un mélange explosif à l’intérieur
Lorsque les pompiers arrivent, si le sinistre est peu visible et masqué, ils peuvent être tentés de s’engager à l’intérieur. S’ils le font, ils apportent massivement de l’air dans le bâtiment et le plafond des fumées très vite descend au sol.
Toutes les conditions d’un cocktail détonant ont été réunies : forte énergie d’activation, fumées inflammables, apport oxygène. En quelques secondes, tout l’intérieur s’embrase.
Les sapeurs finistériens ou les éleveurs qui en ont été témoins décrivent une « boule de feu » qu’ils voient avancer et ravager le bâtiment. « Malgré leur position allongée de sécurité, nos deux collègues coincés à l’intérieur du poulailler de Plouyé en 2018 ont dû se déplacer pour échapper à une ambiance thermique qui devenait insoutenable », décrit le capitaine Col.