Effluents d´élevage
Une station avec filtre à pouzzolane dans un Gaec fromager en Saône et Loire
Effluents d´élevage
Sylvain Chopin s´est associé en juin 2000 avec Michelle Plassard Michit en constituant le Gaec Chèvrerie la Trufière. Leur projet : un troupeau de 105 chèvres laitières avec transformation fromagère.
Situé à Chissey-les-Mâcon près de Cluny (Saône-et-Loire), le Gaec fromager La Trufière transforme aujourd´hui 72 000 l de lait en huit types de fromages (Mâconnais, Bouton de culotte, lingots, frais, etc.). 50 % du chiffre d´affaires est réalisé en vente directe à la ferme, 20 % par le groupement Capriferm et le reste avec un affineur, plus quelques livraisons locales. Les locaux de fromagerie sont en cours d´agrandissement afin de créer un lieu d´accueil du public et d´accroître la part de ventes directes à la ferme. Présentation et explications de Sylvain.
Les asperseurs sont répartis sur le filtre à pouzzolane. ©D. R. |
« Dès le départ du Gaec, nous avons construit une fromagerie de 115 m2 aux normes européennes conçue pour transformer 500 litres par jour. Immédiatement après, en 200 1, la station de traitement des effluents a été entreprise avec, en solution transitoire, une fosse de 4000 l pour le lactosérum et les eaux blanches qui étaient épandues sur les pâturages avec une tonne à lisier en Cuma. Dès que la décision de s´équiper d´une station a été prise, je me suis porté candidat pour participer à une expérimentation nationale sur différents dispositifs de traitement des effluents. Notre choix d´installer un filtre à pouzzolane offrait l´avantage de pouvoir traiter tous nos effluents : le lactosérum, les eaux blanches de fromagerie et de salle de traite, un peu d´eaux vertes provenant du nettoyage de la salle de traite et les eaux usées domestiques. Cela permettait de bien gérer l´ensemble de nos rejets, sachant que la ferme est isolée et donc sans réseau de tout-à-l´égout.
Sans autoconstruction le coût aurait été double, c´est-à-dire 35 000 euros pour traiter la totalité des effluents en pointe de production, à 500 l par jour. Cela reste cher malgré l´autoconstruction car la fromagerie plus la station représentent un investissement total de 75 000 euros), dont 30 % pour la station. Le système a été révisé en 2002 et fonctionne de façon satisfaisante. Il nécessite malgré tout une surveillance journalière. En routine, quatre opérations sont à faire de façon régulière : vérifier le colmatage du filtre et le nettoyer au jet d´eau, surveiller que toutes les buses marchent bien pour assurer une bonne répartition des liquides sur le filtre, aérer le dessus du filtre par un ratissage de la pouzzolane et alterner l´épandage sur les deux bacs. C´est un système confortable car il fonctionne seul en autonomie et consomme peu d´électricité. Et surtout, il est efficace car les analyses montrent que l´abattement de la DCO est de 95 % en moyenne. Seul bémol important, le coût même si nous avons bénéficié d´aides à hauteur de 50 % du total, grâce aux subventions liées à l´expérimentation et à un CTE » .
Pour en savoir plus
Voir dossier de Réussir La Chèvre de Janvier-Février 2005 intitulé « Gérer les effluents pour être aux normes ». (Réussir La Chèvre nº266, 11 pages).