Un plan de relance dans la Drôme
Face à une pénurie de lait et à de nombreuses cessations d’activités, la chambre d’agriculture de la Drôme a lancé à l’automne un plan de relance de la filière caprine. Au cœur du dispositif, des formations sur deux ans.
La filière caprine rhônalpine se caractérise par la petite dimension de ses exploitations et la faible part de ses livraisons dans la collecte nationale : environ 6 %. Avec la crise, le département de la Drôme s’est trouvé confronté à une pénurie de lait caprin. Le nombre de livreurs a chuté considérablement. Depuis 2014, suite à la hausse des prix du lait et à de nombreuses cessations d’activités de gros élevages caprins, les laiteries recherchent d’importants litrages de lait. Ainsi, dans le cadre de sa réorganisation après la fusion avec le groupe Eurial, la coopérative ValCrest aimerait augmenter sa collecte de huit millions de litres de lait caprin d’ici 2020 entre la Drôme, l’Ardèche, la Loire et le Rhône.
Un plan pour tous pour faire face à la crise
Devant un tel contexte, la chambre d’agriculture de la Drôme qui recense 27 600 chèvres et 275 exploitations a lancé, à l’automne, un plan de relance de la filière caprine qui concerne tous les producteurs, quelle que soit la finalité de la collecte. La chambre d'agriculture de la Drôme a conclu une convention de travail avec la coopérative Valcrest. « La crise a affaibli la filière. Beaucoup d’éleveurs ont été contraints d’arrêter. Aujourd’hui, on a atteint un seuil qui nous oblige à beaucoup de plus de vigilance quant à la pérennité de la filière » explique Jean-Pierre Royannez, vice-président de la chambre d’agriculture de la Drôme et président de la FRSEA qui élève 250 chèvres à Alixan.
Des formations pour aborder les contraintes de l'élevage
Plusieurs réunions de travail d’élus ont fait ressortir les besoins de la filière. « Un groupe d’une dizaine d’éleveurs a posé les bases de cette relance de la filière, explique Céline Ferlay, responsable de la filière caprine à la chambre d'agriculture. Créer une formation caprine, évaluer les besoins techniques des éleveurs, les difficultés, etc.… Il s’agit de donner envie aux jeunes et aux moins de jeunes de travailler, d’optimiser leur temps de travail. Il faut réduire les contraintes d’élevage, envisager la mécanisation quand c’est possible, gagner du temps et du confort dans le travail ». En Gaec, elle élève 260 chèvres au Grand Serre dans le Nord de la Drôme et produit 275 000 litres de lait de chèvres sur une exploitation de 250 hectares. « Les charges restent élevées. Les exploitations caprines vivent l’après crise malgré la hausse du prix du lait. » Le programme de relance de la filière caprine de la chambre prévoit, sur deux années, l’accompagnement, la formation et l’appui technique des producteurs qu’ils aient un projet, d’améliorer leur productivité ou de doubler leur troupeau. « Il y a aussi des fromagers qui souhaitent profiter de nos travaux car la transformation à la ferme reste un secteur important dans la Drôme. » La formation sur deux ans, financée par Vivea, est ouverte aux éleveurs des autres départements. Elle aborde des thèmes très divers : l’élevage des chevrettes de la gestion à la mise bas, le contexte sanitaire, le bien-être animal, la qualité du lait, les besoins alimentaires des troupeaux, l’autonomie fourragère, la conservation des aliments, les maladies etc...