Le conseil de Mickael Bosboeuf, conseiller en prévention des risques professionnels à la MSA Poitou
« Trop louche ma louche, trop belle ma pelle »
« Mouler avec une louche traditionnelle dans des moules individuels peut engendrer des troubles musculosquelettiques. Cela oblige à faire deux torsions du poignet, la première pour prendre le caillé et la deuxième pour le déposer. Cela impose aussi un contrepoids musculaire qui engendre de la fatigue. Toutes les louches ne se valent pas non plus. Les louches « pochon » offrent ainsi une meilleure préhension et limitent les torsions.
Avec une pelle de type « pelle à brie », le poignet n’a pas à se tordre pour prendre le caillé. Il faut juste soulever la pelle afin que le caillé tombe sur le répartiteur. Il y a moins besoin de lever le bras et on se fatigue moins. Les trous de cette pelle permettent un premier écoulement du sérum, ce qui allège d’autant le poids de la pelle pleine. Par contre, elle est peut-être moins pratique quand il faut aller chercher le caillé au fond du bac ou si le bac n’est pas large. Il y a aussi un risque de racler et d’enlever du plastique. Ces pelles à brie sont commercialisées à une soixantaine d’euros pièce mais les services prévention de la MSA peuvent prendre en charge une partie de leur financement.
« De l’ergonomie pour les gestes du quotidien »
Avec un ergonome, nous cherchons à créer une louche idéale utilisable avec des moules individuels ou avec répartiteur qui limiterait les troubles musculosquelettiques du coude et du poignet. En attendant, comme avant tout geste répétitif, il reste recommandé de s’étirer et de s’échauffer les poignets, les coudes et les épaules avant de commencer le moulage.