L’Occitanie recherche du lait de chèvre
Lors du webinaire Capri’Occitanie, trois laiteries de tailles différentes ont rappelé leur besoin de lait de chèvre sur la région Occitanie.
Lors du webinaire Capri’Occitanie, trois laiteries de tailles différentes ont rappelé leur besoin de lait de chèvre sur la région Occitanie.


Trois laiteries, une même alerte : il manque du lait de chèvre en Occitanie. Ce vendredi 13 juin, dans le cadre du webinaire Capri’Occitanie organisé par l’Anicap Occitanie et le réseau Inosys Réseaux d’élevage, les représentants de Lactalis, Triballat Rians et des fromageries Le Pic et Ségalafrom ont lancé un appel commun : la filière a besoin de nouveaux producteurs. Malgré des profils d'entreprises très différents – groupe mondialisé, entreprise familiale d’envergure nationale, PME artisanale – les trois collecteurs s’accordent sur le constat : la production régionale ne suffit plus à couvrir la demande.
Un déficit de lait aggravé par les aléas climatiques
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Comme au niveau national, la région a connu une baisse de la collecte de lait de chèvre l’an dernier à cause notamment des fourrages récoltés de mauvaise qualité et peut-être de la FCO. « On a clairement ressenti l’effet fourrage, avec un décalage des mises bas et une production qui démarre tardivement », explique Davy Hecht de Lactalis qui collecte autour du site de Rodez (Aveyron) et via sa filiale Etoile du Quercy (Lot) pour le rocamadour. Même tendance chez Triballat Rians, présent dans la région avec la fromagerie du Quercy (Lot) et La Lémance (Lot-et-Garonne) en bio : « Les volumes collectés ont baissé, indique Mélina Monteil. Pour 2026, l’objectif est clair : collecter plus de lait pour augmenter nos volumes de vente ». Quant aux fromageries artisanales Le Pic-Ségalafrom (Tarn), la pression est plus directe : « Nous sommes en déficit de matière première, précise Lisa Riguet. On pourrait vendre plus de fromage mais on manque de lait ». Ces laiteries gardent une vision optimiste des marchés et sont prêts à accueillir de nouveaux producteurs de lait pour répondre à leurs marchés et anticiper le renouvellement.
Accompagner les nouveaux éleveurs caprins
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Les laiteries développent des politiques d’accueil et d’accompagnement à l’installation. Par exemple, chez Lactalis, un plan de développement s’étale sur trois à quatre ans avec une politique de prix garanti, des aides à la trésorerie et un accompagnement technique renforcé pendant les premières années. Triballat Rians s’appuie également sur ses groupements de producteurs pour sécuriser la collecte et étudie tous les profils de porteurs de projet : « Nous restons ouverts à de nouvelles installations, y compris en bio », confirme Mélina Monteil. Même si la fromagerie Le Pic-Ségalafrom, de taille plus réduite, reste plus limitée en moyens d’accompagnement, elle s’affiche volontaire : « Nous sommes preneurs de lait et nous avons besoin de candidats motivés et bien entourés ».
Une filière mobilisée
L’élevage caprin n’étant pas forcément bien connu des banquiers et partenaires agricoles invités, le webinaire a aussi été l’occasion de donner des repères technico-économiques et de présenter le réseau Inosys et l’observatoire régional caprin.
« Le défi du renouvellement des générations est central. À nous d’être attractifs pour les porteurs de projets », a conclu Davy Hecht, par ailleurs président de l’Anicap Occitanie, l’interprofession régionale du lait de chèvre.
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