Les écarts de revenus se sont creusés en 2022 entre élevages caprins
La baisse des revenus des éleveurs caprins est généralisée en 2022, selon les estimations de l’Institut de l’élevage, avec des écarts allant de 2 à 5 au sein d’un même système d’élevage.
La baisse des revenus des éleveurs caprins est généralisée en 2022, selon les estimations de l’Institut de l’élevage, avec des écarts allant de 2 à 5 au sein d’un même système d’élevage.
Après une hausse de 4 % en 2021, le prix du lait a augmenté de 7 % en 2022. Si la progression du produit caprin a presque compensé la hausse du prix des intrants en 2021 chez les livreurs spécialisés, elle n’y parviendrait plus en 2022 avec un Ipampa en hausse de 20 %. Ces premières estimations des revenus 2022, publiées début avril et présentées à l’assemblée générale de la Fnec par l'Institut de l'élevage, sont inquiétantes.
La production laitière caprine reste très affectée par la conjoncture économique, notamment les coûts de production très élevés. En 2023, un ralentissement de la hausse des charges et une poursuite de la revalorisation du prix du lait devraient permettre d’améliorer la marge des producteurs selon les auteurs du dossier annuel caprin.
Recul généralisé des revenus
Les revenus dans les exploitations caprines sont estimés à partir d’un panel de 132 exploitations caprines suivies dans le cadre du dispositif Inosys réseaux d’élevage. La diminution du revenu est constatée dans tous les systèmes : la hausse du prix du lait et des autres produits ne compense pas la hausse record des charges.
Les écarts de revenus se creusent encore entre les exploitations d’un même système, de 2 à 3, voire 5. La dimension, l’efficience, les investissements récents et la valorisation du lait chez les fromagers fermiers expliquent les écarts de revenus. En 2022, la situation géographique, avec des conséquences plus ou moins importantes de la sécheresse, l’autonomie alimentaire, l’efficience de la ration (gramme de concentrés au litre de lait)… viennent s’ajouter à ces facteurs.
L’année passée, l’augmentation du prix des céréales a été contrariée par la sécheresse en zones intermédiaires et le produit des cultures de vente a stagné. Face à l’augmentation des intrants, tant sur l’atelier caprin que sur l’atelier végétal, le revenu des systèmes caprins et cultures de vente serait en forte diminution dans ces zones à potentiel moyen. Malgré leur revenu en forte baisse, -44 %/2021 et -21 900 €/UMO, ils dégagent encore le revenu moyen le plus élevé.
Augmenter les prix
À l’inverse, l’amélioration du produit viande, grâce à l’embellie sur les cours, permettrait aux systèmes caprins et bovins viande de moins mal supporter la hausse des charges, avec une baisse de revenu de 11 %. Chez les livreurs spécialisés, l’augmentation du prix du lait ne compense que partiellement la hausse des charges. Les revenus chuteraient de 26 % pour les livreurs du Centre-Ouest et du Sud-Ouest, et de 17 % pour les livreurs du Sud-Est.
Quant aux fromagers fermiers, ils doivent faire face à une hausse du prix des aliments pour l’élevage et à celle des emballages, de l’électricité et des carburants pour la transformation et la commercialisation. Ils doivent augmenter le prix de leurs fromages pour maintenir leur revenu, ce qui, suivant les zones, n’est pas toujours si facile à mettre en œuvre.
Côté web
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