Prix du lait
Les appels se multiplient pour maintenir le prix du lait
La Fnec rappelle que la seule baisse justifiée est celle des importations.
Faisant suite à l'appel de l'Anicap pour gérer les marchés plutôt que les crises, la Fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec) a publié, le 20 janvier dernier, un communiqué rappelant que la seule baisse justifiée est celle des importations. "Une baisse du prix du lait payé aux producteurs est injustifiable et insupportable" déclare le communiqué.
Face aux craintes, de plus en plus justifiées, de baisse de prix du lait à partir du deuxième trimestre 2010, le syndicat des éleveurs de chèvres décrit les ventes en libre-service en GMS (80 % des valorisations) qui continuent de progresser. Alors que les importations de lait de chèvre continuent d'être massive, la Fnec remémore les engagements des laiteries dans le plan de pérennisation. Enfin, la Fnec met en avant que "le revenu des producteurs est toujours aussi fragile en 2009. La hausse récente du prix du lait n'a fait que compenser la hausse des charges, mais elle n'a pas suffi à sécuriser les exploitations. L'éleveur ne peut pas être un simple pion sur l'échiquier. Le prix du lait, c'est le revenu des producteurs !".
D'autres pressions se font aussi de plus en plus pressantes comme, le 20 janvier dernier, une manifestation d'une centaine d'éleveurs de chèvre à Belleville-sur-Vie en Vendée, devant le siège de la coopérative Ucal du groupe Eurial. Cette coopérative semble en effet la plus pressée pour baisser le prix du lait, soit directement, soit indirectement en modifiant la grille de paiement du lait.
Les éleveurs du collectif des éleveurs de chèvres, des syndicats caprins de Charentes-Poitou et de l'union caprine 49 pointaient ainsi, dans un communiqué daté du 12 janvier les contradictions tenues par le groupe Eurial. "Malgré les annonces faites par les responsables professionnels et administratifs, les dirigeants de cette coopérative laitière passent outre les accords obtenus d'attendre la fin du 1er trimestre 2010 pour donner les perspectives de prix de l'année".
"Ce comportement pourrait avoir des conséquences sur les décisions de l'ensemble des entreprises laitières ce qui ne peut pas être accepté par les éleveurs caprins concernés, d'autant moins que l'état actuel de la conjoncture caprine ne justifie pas de jeter les éleveurs de chèvre dans le désarroi économique".
Les éleveurs s'inquietent du "flou entretenu par l'entreprise laitière sur les perspectives d'avenir de cette production pourtant dynamique".
Plus modérée, la Frsea Poitou-Charentes propose, dans un communiqué du 21 janvier faisant suite à une rencontre avec les dirigeants d'Eurial, "une réactivation de la maîtrise de production liée à l'engagement des entreprises du maintien du prix du lait tout en préservant les capacités d'installer des jeunes et d'accompagner les récents investisseurs en phase de développement". La section caprine appelle à "une réflexion au niveau de l'Interprofession sur la meilleure manière de gérer le lait « excédentaire » afin d'éviter une spirale à la baisse sur les valorisations des produits caprins dans le cadre d'un échange avec les autres acteurs européens de la filière caprine pour assurer une démarche concertée au plan communautaire".